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N'oublier jamais, thriller par Michel Bussi

Par Mpbernet

CouvBussi

On savait que Michel Bussi sait y faire pour nous mener en bateau, mais là, c’est le pompon …

Un peu too much, je devrais dire. On sent la manipulation dès les premiers chapitres. Et comme on connaît le talent de l’auteur pour nous surprendre et nous faire suivre de fausses pistes … cependant, cette fois, on n’y croit pas vraiment.

Le livre a d’emblée été tiré à 400 000 exemplaires. Il sera acheté et lu, certes, mais moi, je l’ai trouvé moins travaillé que les autres, même si la fin est encore une fois très déconcertante. C’est la marque de fabrique de l’auteur, mais il faudrait qu’il se renouvèle.

Une histoire de famille et d’assassin récidiviste fou, celle d’un montage piégeux diabolique pour faire émerger une vérité qui n’est pas la bonne, un coupable apparent qui se sent devenir fou, un suspens très bien mené qui fait appel à des angoisses ancestrales. Une recette éfficace.

Je me souviens d’avoir rencontré Michel Bussi aux Presses de la Cité alors qu’il lançait son roman « Ne lâche pas ma main » et qu’il ne bénéficiait pas encore de la notoriété méritée qu’il assume aujourd’hui. Il nous avait raconté que son roman « Nymphéas noirs » ne se passait pas du tout, dans son manuscrit d’origine, à Giverny, mais que son éditeur normand lui avait demandé de « faire régional ». Il avait transposé l’intrigue dans cette bourgade Normande.

Depuis, l’écrivain-chercheur a fait son chemin, mais il revient sans cesse dans sa région préférée. Ici, tout se passe du côté d’Yport, entre Fécamp et Etretat, Yvetot, Vaucottes et Neufchâtel en Bray, au pied des immenses falaises de calcaire battues par la Manche, dans les valleuses qui éventrent la croute de craie, sur les galets lisses du platier et les sentiers du littoral. On en prend plein les yeux d’écume de mer, de la bruine insistante du ciel et plein les oreilles du bruit des vagues comme du crissement du grésil sur les brins d’herbe.

Michel Bussi

Le talent de Michel Bussi est dans le style : évoquer, avec un luxe de détails visuels et de notations particulièrement vivantes, l’ambiance comme les décors autant que les fils de l’intrigue. Les caractères de protagonistes aussi. J’ai trouvé les deux personnages principaux – Jamal et Mona - particulièrement attachants, mais je déplore aussi que l’auteur fasse trop de place au sexe. Une question de marketing, sans doute. Des références appuyées à Arsène Lupin et à ses jeux de lettres (Code Lupin ou Mourir sur Seine) enfin. C’est une constante dans les romans du maître comme de l’élève … Encore une marque de fabrique.

A vrai dire, j’ai lu ce livre rapidement, sans parvenir à m’y attacher. Les ficelles en sont un peu trop grosses, bien rouges (clin d’œil à l’écharpe de cachemire et au nom de l’association familiale dont il est question). La surprise ne fonctionne plus.

C'est un peu le problème avec les auteurs auxquels leur éditeur commande un livre par an .... Pour moi, un coup pour rien. Dommage ! Je recommande d'attendre la sortie en format poche, moins chère, dans quelques mois seulement.

N’oublier jamais, roman par Michel Bussi, Presses de la Cité - 501 p. 21.90€


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