Sans tambour, ni trompette l’action d’Apple a retouché son pic des 12 derniers mois. Depuis son creux du 19 avril 2013 à 390$, l’action de la pomme a gagné 60%. Hier, Apple s’échangeait à 624$. Qu’est-ce qui favorise cet engouement? Est-ce les embauches de dirigeants de renoms en provenance du monde de la mode et de la santé? Est-ce l’acquisition de Beats Electronics ou bien simplement la tenue prochaine des conférences pour développeurs (WWDE 2014)?
Depuis le décès de Steve Jobs, le titre est boudé ou fait l’objet de sursaut seulement la veille des lancements de produits. Pourtant Apple est en meilleure santé que jamais. Depuis la disparition de Steve Jobs, les revenus sont passés de 108 à 173 milliards! Le bénéfice net est passé de 26 à 37 milliards. Pour vous mettre les choses en perspective, le profit annuel d’Apple est plus important que la valeur totale de toutes les actions en circulation de Bell Canada (BCE).
Les gestionnaires institutionnels achètent
Sandy Sanders et Walter Mc Cormick sont les gestionnaires en chef de la division « valeur » de MAM (Manulife Assets Management ) et chez John Hancock de Boston. Pour eux, le juste prix d’Apple est de 700$. On part des observations suivantes :
- 75% des habitants de la planète ont des téléphones cellulaires.
- 30% ont un téléphone intelligent.
- L’écosystème d’Apple facilite l’utilisation entre les différents produits et les nouveaux achats.
- Apple a 150 milliards de dollars en argent liquide à disposition.
- Le prix de l’action peut refléter le manque d’innovation, mais il faut se garder de tirer des conclusions.
Bref, Manuvie comme Fidelity, Invesco et autres gros gestionnaires institutionnels considère que l’action d’Apple a plus de potentiel à la hausse qu’à la baisse. La firme indépendante de recherches, Morningstar a sondé 13 analystes sur le sujet. Le consensus qui se dégage est une recommandation d’achat ou au pire de conserver le titre.
La rentabilité AVANT la popularité
Bien que les appareils roulants sous Android dominent les parts de marchés, 83% des profits de l’industrie du sans-fil arrivent dans les poches d’Apple. Tim Cook se moque éperdument des concours de popularité. Au niveau de la profitabilité, ils sont à des années-lumière devant des compétiteurs qui n’hésitent pas à s’endetter pour épater la galerie.
Comme le soulevait avec prudence le duo Sander-MacCormick, la foule croit qu’Apple ne peut plus innover. Mais à la bourse, suivre la foule est rarement payant. Personne n’en doute, Steve Jobs était un génie. Ce dont on parle moins, c’est son sens du synchronisme avec les besoins du public. Ce n’est pas tout de créer des prouesses et gadgets technos, il faut être en mesure de les lancer au moment où le consommateur peut l’accepter et l’intégrer dans son quotidien. Jobs avait aussi le génie de bien savoir s’entourer de collaborateurs brillants et suffisamment confiants pour le challenger.
Une entreprise comptant 80 000 employés ne peut pas fonctionner sous l’impulsion d’un seul homme. Mon opinion est qu’il a parfaitement organisé sa succession. On dévoilera sous peu je l’espère, des innovations que son département de recherches et développement gardait au chaud en attente du moment propice. On n’a pas fini de saluer son génie.