Bonjour,
tout à l’heure j’ai terminé une très belle lecture, prenante, poignante mais magnifique ! C’était le premier roman de Ruta Sepetys, l’auteure de Big Easy également, chroniqué il y a quelques temps. On me parlait de ce roman historique depuis un bon moment, je n’entendais que du bien à son propos. Et comme pour Big Easy, je n’ai pas été déçue. Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre se situe dans un contexte de Seconde Guerre Mondiale, du côté des pays baltes.
Lina et sa famille vivent en Lituanie, à Kaunas où le père est doyen de l’université. Ils mènent une belle vie jusqu’au jour où le NKVD vient cogner à leur porte. Les soviétiques leur donnent 20 min pour préparer leurs affaires. Lina et son petit frère Jonas ne comprennent pas, leur mère les presse de faire leurs valises à une heure où ils se préparent d’habitude pour le couché. Lina est d’ailleurs en chemise de nuit et leur père n’est toujours pas rentré à la maison. Finalement, les agents les dirigent vers un camion, où attendent déjà plusieurs familles. C’est le début d’un triste voyage.
Le véhicule est rempli de femmes, d’enfants et de quelques hommes dont un vieillard grincheux. Ils sont emmenés dans une gare où on les force à monter dans un wagon sur lequel est écrit « voleurs et prostituées ». Ils sont 46 exactement, confinés dans un espace sombre et exigu, où un trou dans le plancher sert de toilettes. Ils ne savent pas où ils vont et ne comprennent pas la situation. En réalité, ils font partis du gigantesque nombre de déportés lituaniens que Staline exile en Sibérie.
Lina, sa mère et son frère vont tenter de survivre à ce voyage mais également au camps de travail dans lequel ils vont travailler pendant près d’un an, puis à ce désert de neige tout au nord de la Sibérie. Une chose leur donne de l’espoir et leur permet d’avancer chaque jour: ils sont ensembles, tous les trois et ne se sépareront jamais. De plus, leur père doit forcément être en train de trouver un moyen pour les rejoindre. La jeune fille est une artiste, elle dessine tout ce qu’elle voit, ce qu’elle pense. C’est par ses dessins qu’elle espère faire savoir à son père où ils se trouvent. Elle dessine même sur un mouchoir qu’elle fait passer de mains en mains, dans l’idée qu’il atteigne un jour son père.
Parmi les autres déportés, il y a Andrius et sa mère. Le garçon est un peu plus âgé que Lina. Tout de suite, il s’entend bien avec Jonas et intrigue la jeune fille. Ils vont finalement s’entre-aider, se soutenir tout au long de cette misère et une belle complicité vient se tisser entre eux. Lorsqu’ils doivent se séparer, ils se promettent de toujours se retrouver.
Cette famille, ainsi que des milliers d’autres ont vécu des horreurs durant ces années de déportation. Lina et son frère ne sont revenus chez eux qu’au bout de douze années. Ils font partis des survivants, mais bien d’autres ont péri, et notamment leurs parents. Ce fut un véritable génocide, ces peuples baltes ont vécu une guerre d’ordre idéologique. Malgré tout, l’espoir est ce qui les caractérise. Comme Lina, Jonas et Andrius, les survivants ont choisi de se battre et l’amour est ce qui les a fait tenir.
Voilà une lecture dont je me souviendrai longtemps. Le récit est vraiment intense, poignant, bouleversant. J’ai eu un peu de mal avec certains passages alors que je lisais dans le RER le matin pour aller travailler. Mais cela m’a fait découvrir toute une partie de la Seconde Guerre Mondiale dont je n’avais pas idée. C’est un livre qui fait se remettre en question et relativiser les choses. Nous vivons à une époque « facile » malgré toutes ses imperfections. Ici en France, nous sommes libres et en vie, alors arrêtons de se plaindre !
Sur ce, je souhaite un bon week-end aux chanceux qui font le pont et une bonne soirée aux autres !