Les brises de la nuit ouest-africaine, intimes et timides, léchaient les cheveux, transperçaient les robes de coton avec une familiarité inconvenante, puis s’évanouissaient dans l’obscurité absolue. La lumière du jour se montrait elle aussi insistante, en beaucoup plus effronté et inconsidéré. Elle éblouissait, embrouillait la vue. Elle s’immisçait sous mes paupières closes, me tirait d’un lit qui ne m’appartenait pas et me lançait dans des rues toutes nouvelles.Après avoir passé près de deux années au Caire, j’étais venue à Accra avec mon fils Guy, qui allait commencer ses études à l’Université du Ghana. Je comptais passer deux semaines dans cette ville chez l’ami d’un collègue, aider Guy à s’installer dans la résidence étudiante et me rendre au Liberia, où un poste m’attendait au ministère de l’Information.