Qu’appelle-t-on un « salaud » ?
Vous êtes tombé(e) sur un salaud ?
Oui, on a tous pleuré à cause d’un homme ou d’une femme dans le même genre. On a même planté des aiguilles dans une poupée en pensant à lui ou à elle. Mais sont-ils pour autant des monstres suprêmes ?
A quoi reconnaît-on un salaud ?
Son moteur, c’est le départ. Son principe de vie : tailler la route. Pas d’attache, donc. Juste des pauses ici et là, le regard dans le lointain, déjà au port suivant. Quoi de plus irrésistible que ce baroudeur insaisissable, plein de parfums d’ailleurs, dont on ne sait jamais tout, et qui a le don de disparaître avant même que l’histoire ait pu commencer…
Salaud ? Pas forcément, non. Plutôt héros, mais de sa propre cause. Loin de vous et sans vous. En toute liberté. D’ailleurs, il ne vous a rien promis. N’a fait que passer. Forcément, ça fait mal, car c’est pile à ce moment-là qu’on s’enflamme et s’accroche. Mais qu’y peut-il, lui ?
L’amour n’est pas l’objet de sa quête. C’est le marin, toujours en partance; la star hollywoodienne, intouchable; le médecin du bout du monde; l’aventurier solitaire… L’homme ou la femme qui se dérobe, celui qu’on n’aura jamais. Un pur fantasme, au fond, et comment le lui reprocher…
Pourquoi est-il comme ça ?
Soit parce qu’il se protège de l’amour (en le fuyant, en se contentant de l’effleurer), soit parce que ce sentiment ne lui dit rien du tout. Pour donner de l’amour et en recevoir, encore faut-il avoir cette culture-là. C’est-à-dire avoir été suffisamment aimé, enfant. Souvent, ces hommes ou femmes ne reconnaissent pas ce sentiment-là. La solitude est le lot de tous les héros.
Un salaud peut-il changer ?
L’amour n’est pas la quête du salaud !
Ne changeront que ceux qui ne sont pas de « vrais » salauds. Le vrai pervers-manipulateur-égoïste, pathologique-dominateur ne changera jamais. Il a besoin d’écraser l’autre pour exister.
Peuvent évoluer ceux qui sont capables de se remettre en question, de reconnaître leur comportement et de revoir leur façon égoïste de penser. Comment les identifier ? Ils acceptent d’aller consulter, en solo ou en thérapie conjugale, de moduler des choses dans le couple.
Le meilleur déclencheur ? Qu’ils tombent puissamment amoureux. L’envie de réussir l’histoire, de rendre l’autre heureux, de se projeter avec lui ou elle dans le futur est la révolution la plus efficace pour ces « salauds » qui, au final, n’en sont pas.
Les séducteurs, les égoïstes, et même les plus peureux, peuvent parfaitement être bouleversés par un tsunami passionnel.
Les raisons qui nous poussent dans leurs bras
- Ils sont véritablement séduisants au premier abord,
- On veut réparer l’enfant blessé en nous,
- Quand on a peur de s’engager, le salaud est l’homme ou la femme idéal(e), car il dégaine l’au-revoir le premier, avant même qu’on ait eu le temps de paniquer,
- On se ressert la soupe de nos scénarios émotionnels passés, parce que, même si c’est douloureux, on est en terrain et en langage connus, et cela nous rassure,
- On croit que notre amour saura l’attendrir,
- Parfois, il s’agit de satisfaire à une loyauté familiale. Par exemple, de reproduire ce que l’un des parents a vécu dans son couple,
- L’estime de soi flagada, on pense, à tort, ne pas mériter mieux qu’être traité ainsi,
- On s’est construit avec l’idée qu’on ne peut obtenir le meilleur sans le pire,
- Un enfant qui a reçu une éducation répressive, destinée à le mater « pour son bien », est prédisposé à toute nouvelle subordination à l’âge adulte,
- Pour contrer l’angoisse de l’abandon, on colle aux exigences d’un homme ou d’une femme, même s’ils se comportent mal…
La meilleure stratégie
Etre exigeant sans être menaçant, ne pas dresser un catalogue de reproches, mais expliquer ses propres difficultés. « La relation ne me convient pas, rediscutons de ce qui nous convient. »
Quand il s’agit de « faux salauds », il est fréquent que l’homme ou la femme ne se rendent pas tout à fait compte de leurs comportements et qu’ils soient exécrables parce qu’ils ne savent pas mettre en mots le malaise qu’ils ressentent.
Le salaud est un très bon séducteur !
Rassurer : ne pas trop leur en demander (affectivement, responsabilités), mais ne pas être trop indépendant non plus, au risque de leur donner le sentiment de ne pas avoir leur place. En bref, un peu maman/papa, un peu maîtresse/amant, autonome, mais pas business-man/woman…
Ce genre de relation peut être très toxique à la longue. Pensez d’abord à vous et n’oubliez pas qu’avant de s’occuper des autres, il faut s’occuper de soi !
Source de l’article : Marie Claire.fr