Les X-Men envoient Wolverine dans le passé pour changer un événement historique majeur, qui pourrait impacter mondialement humains et mutants.
Après avoir réalisé X-Men (2000) et X-Men 2 (2003), considérés par beaucoup de fans comme les meilleurs de la franchise, Bryan Singer revient dans l’univers de la saga avec X-Men : Days of Future Past.
Ce film était l’occasion pour la 20th Century Fox d’enfoncer le clou après le très correct X-Men : First Class et pour Bryan Singer de faire oublier son médiocre Walkyrie et son catastrophique Jack le chasseur de géant. Autant dire que cette suite était attendue, d’autant plus qu’elle est inspirée du comics « Days of the Future Past » paru en 1981, marquant le début de l’ère du comics plus mature, plus sérieux (Batman : the Dark Knight Returns, Killing Joke, Watchmen…).
Le pari était donc très risqué pour Bryan Singer : parvenir à faire un film à gros budget, tout public, mais avec une ambition nouvelle et une certaine exigence.
Le défi est-il réussi ? En partie.
X-Men : Days of Future Past fait son travail. Une suite honorable, qui parvient à faire oublier les calamiteux X-Men 3 et X-Men Wolverine(s), c’est avant tout ce que les fans attendaient.
Là où X-Men : DOFP se veut ambitieux, c’est exactement là où ne l’attendait pas : dans l’inaction.
Le film prend le temps de développer une intrigue, de faire parler ses personnages, de créer des liens entre eux.
On se surprend même à déceler une certaine morale, une ode à la tolérance, certes bon marché, mais pleine de bonne volonté.
Les scènes d’actions sont rares, trop peut-être au goût de certains : on sent que la scène finale où Magnéto s’amuse à déplacer un stade de football sur plusieurs kilomètres a été rajoutée au dernier moment. Sans réelle utilité dans le récit, cette scène arrive comme un cheveux sur la soupe (mais il fallait bien utiliser le budget et faire durer le film plus de 2 heures).
Ce blockbuster a le mérite, grâce à un récit construit et exigeant, de se détacher des autres sagas Marvel qui, pour la plupart, se contentent d’une trame narrative ultra-simpliste et abrutissante (Thor, Hulk, Captain America…).
Un film qui ne manque pas d’une certaine ambition donc, mais qui se perd, tiraillé entre la volonté de raconter une histoire « complexe » (et ce avec des acteurs talentueux) et l’obligation d’en faire un film tout public qui doit divertir le spectateur et rentabiliser son budget faramineux.
L’équation se complique d’autant plus que le film aborde le thème du voyage dans le temps.
Le moindre spectateur un tant soit peu critique à cet égard ne pourra qu’être affligé par les très (très) nombreuses incohérences du film, inévitables lorsque l’on évoque les voyages spatio-temporels – Pourquoi Xavier ne va-t-il pas lui-même dans le passé, alors que son esprit survit à la destruction de son corps dans X-Men 3 ? Pourquoi Wolverine ne remonte-t-il pas 20 ans avant 1973, pour pouvoir raisonner Mystic à l’époque où elle est encore enfant ? Pourquoi le Xavier du passé, une fois ses pouvoirs retrouvés, ne les utilisent-ils pas pour contrôler le grand méchant Trask ? Depuis quand Mystic peut-elle contrer les pouvoirs de Xavier ? Et surtout, pourquoi le Wolverine du présent a les tempes grisonnantes alors qu’il n’est pas censé vieillir ?! Autant de questions sans réponse qui laisseront le spectateur « consciencieux » rongé par une éternelle frustration.
Cela dit, il faut être d’une incroyable mauvaise foi pour rechercher une histoire sans faille et sans paradoxe dans un film qui évoque la question des mutants et des voyages temporels.
On ne peut parler de chef-d’œuvre avec X-Men : Days of Future Past. Il faut le voir comme une sorte de « blockbuster éclairé », même s’il est encore loin d’un Batman : The Dark Knight et qu’il reste avant tout une machine très grand public. Un long-métrage qui tente de privilégier le récit à l’action, mais qui est malheureusement rattrapé par sa nature de blockbuster.
Un film qui fera sans doute très plaisir aux amateurs de super-productions américaines et aux fans de la saga.
Il est dans tous les cas plaisant de voir la volonté féroce avec laquelle Bryan Singer a voulu élever le niveau moyen des films de super-héros et surtout nous faire oublier X-Men 3 (Non…), Wolverine : le combat de l’Immortel (Pas ça…) et X-Men Origins : Wolverine (PITIÉ !). – Si seulement Wolverine avait pu remonter 10 ans en arrière pour dire aux studios d’arrêter la production de ces trois énormes bouses…
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