Reprise d’activité pour la comète 67P/Churyumov–Gerasimenko distante de 600 millions de km du Soleil – A gauche, à l’arrière-plan, on distingue l’amas globulaire M107
Lancée à la poursuite de la comète 67P/Churyumov–Gerasimenko, la sonde spatiale Rosetta a pu observer sa reprise d’activité alors qu’elle était encore à plus de 600 millions de km du Soleil.
Au réveil de la sonde spatiale Rosetta (ESA), le 20 janvier dernier, la comète 67P/Churyumov–Gerasimenko était séparée du Soleil de quelque 800 millions de km. À cette distance, cet agrégat de roches et de glace — surnommé « boule de neige sale » — de 4 km de diamètre ne donnait pas encore de signes d’activités. Toutefois, ces dernières semaines, la donne a changé. Elle n’est plus qu’à 600 millions km (4 UA) de notre étoile et les images transmises par Rosetta, entre le 27 mars et le 4 mai, font état de la naissance d’une chevelure qui s’étire sur 1 300 km, composée de gaz et de poussières. « Le phénomène s’est produit vers 4 UA (600 millions de kilomètres) du Soleil, ce qui n’est pas exceptionnel pour une comète. Même si, habituellement, on l’observe plus près du Soleil, à moins de 3 UA » a expliqué le responsable des programmes d’exploration du système solaire au CNES, Francis Rocard. Selon lui « il est fort probable que les gaz qui créent cette activité ne soient pas de la vapeur d’eau mais des gaz plus volatiles comme le CO ou le CO2 ».
Lancée à la poursuite de la comète sur une partie de son orbite de 6,5 années, Rosetta s’en est récemment rapprochée de 3 millions de km à raison de 800 m. par seconde. Il ne lui reste plus que 2 millions de km à parcourir avant de littéralement la frôler et la « renifler ». « Difficile de croire que d’ici quelques mois, Rosetta sera profondément enfouie dans ce nuage de poussières et en route vers ce qui est à l’origine de l’activité de la comète » commentait à ce sujet, Holger Sierks, en charge de l’instrument OSIRIS.