Ainsi, hier, alors que tout bruissait autour des derniers rebonds de la balle UMP, Ls01 rompit le monotone tintamarre en trois coups :
- Ça m'intéresse pas, Copé, désolé... Je fais des efforts mais j'accroche pas à ces histoires de cornecul dérisoires...
- On aurait pourtant - excusez du peu ! - l'Europe et l'Ukraine, si on voulait faire frétiller un peu notre jus de cerveau...
- Redécouvrir en 2014 que la SFIO n'a pas d'idées et l'UNR pas trop de principes, je suis sûr qu'on peut faire mieux !
C'est en ce moment à peu près l'assurance d'une audience médiocre que de se lancer sur d'autres sujets, risque d'autant plus grand si on déserte l'Europe elle-même et ses récentes élections pour, partant de l'Ukraine, remonter jusqu'à la Russie et même aux Chinois des biscuits.
Mais tentons.
Le saviez-vous ?
Les deux monstres de superficie aux 4 250 km de frontière commune ont récemment - ce 21 mai 2014 - signé un accord commercial portant sur la fourniture du gaz russe aux chinois pour 30 ans et quelques 400 milliards de dollars.
Une aubaine pour l'un, avide de matière première - et si possible, pas du charbon parce que ça commence à poser deux ou trois problèmes le charbon - pour assurer l'avancée au pas de charge d'un pays peuplé d'un petit milliard de personnes.
Une bonne affaire pour l'autre qui, fâché avec une partie de ses clients, peut craindre l'hypothèse qu'ils aillent changer de crèmerie. Ceci entrainerait alors un fâcheux manque de trésorerie alors qu'on s'est lancé dans d'onéreuses - 705 milliards de dollars entre 2011 et 2020 - remises en ordre de l'armée, depuis que lors d'un certain été géorgien Vladimir s'aperçut simultanément que la géopolitique poursuivie par d'autres moyens lui allait bien au teint mais qu'un matériel vétuste pouvait être un handicap pour de plus hautes ambitions.
Et, tel le gaz, quoi de plus naturel au fond qu'une entente entre deux nations aux comportements si voisins. Car, ce que l'un fait sur ses plates-bandes occidentales, l'autre l'applique dans les eaux qui l'environnent et, forant – besoin de matières premières on vous dit - comme s'il était chez lui dans toute la Mer de Chine méridionale, inquiète des Vietnamiens réactifs ou des Philippins plus procéduriers.
Faits pour s'entendre en somme.
Ne reste plus, pour que la lune de miel soit complète, qu’à fermer les yeux sur les nombreuses têtes nucléaires que la Russie garde dirigées vers la Chine au cas où celle-ci rajouterait des ambitions continentales à ses débordements marins.
Car certains en Chine se verraient bien récupérer Vladivostok abandonnée il y a un siècle et demi ainsi que quelques autres terres, chinoises selon eux, d'autant que la Russie, semble « incapable d'exploiter la Sibérie ».
Elle aura sans doute un peu de mal à justifier son intervention par une défense de la minorité mandchoue guère présente encore en ces régions. Mais après tout, avec assez d'audace il semble qu'on n’ait peu besoin de légitimité.