FESTIVAL IMAGES SINGULIÈRES 2014 – 6e Rendez-vous photographique du 28 mai au 15 juin 2014 à Sète
FESTIVAL IMAGES SINGULIÈRES 2014
L’ÉDITO DU DIRECTEUR ARTISTIQUE
L’histoire d’un festival n’est pas un long fleuve tranquille. Et cette sixième édition d’ImageSingulières ne déroge pas à la règle tant les équilibres qui permettent une telle aventure sont précaires. . Nous restons tant bien que mal fidèles à nos repères habituels : gratuité, exigence et convivialité. Le photographe invité en résidence, Richard Dumas, qui ne se définit surtout pas comme un portraitiste, mais simplement comme un “photographe”, est pourtant unanimement célébré pour la qualité de ses portraits… Cet hédoniste faussement débonnaire a vite trouvé ses marques ici, et le livre, le septième de la collection ImageSingulières nous sortira à nouveau des sentiers battus d’une Sète policée et touristique !
Le centenaire de la guerre de 1914-1918 sera sans doute célébré à tout va dans les mois qui viennent. Nous avons préféré rendre hommage à Jean Jaurès, pacifiste visionnaire et chantre de la classe ouvrière, avec une exposition collective “Les femmes (aussi) travaillent” où se côtoieront les images de propagande américaine de la Seconde Guerre, les prostituées espagnoles de Txema Salvans, et les caissières de Valérie Couteron. Une soirée de projection, et une conférence animée par Edwy Plenel, complèteront cette thématique.
Sergey Chilikov, photographe-philosophe russe rarement exposé en Europe, nous proposera une chronique très personnelle, très slave, de son pays depuis les années soixante-dix.
Samuel Gratacap sera au CRAC avec un remarquable travail sur les réfugiés. De Marseille en Libye, en passant par Lampedusa, il a remonté la filière des passeurs sans scrupules et des camps.
Liz Hingley, jeune Anglaise, voyage au pays de Ken Loach dans un huis clos familial avec sa “Jones family”. Une rétrospective de Gaston Paris, photographe méconnu du magazine de photographie Vu, ou quand les années trente nous donnent une leçon de tolérance et de liberté des mœurs…
La bande-dessinée documentaire s’inspire souvent de la photographie et particulièrement du reportage. Nous lui consacrerons une thématique où nous tenterons la confrontation entre ces deux univers. La Revue Dessinée sera notre partenaire pour cette exposition.
Carel van Hees documentariste néerlandais vient à Sète avec “>Play” une énergique fresque sur la jeunesse métissée de Rotterdam. Une exposition collective aux Chais des Moulins dédiée à l’Égypte avec, entre autres, Johann Rousselot, Denis Dailleux et Bieke Depoorter.
Et puis, tout ce qui a fait depuis son arrivée dans le paysage photographique l’attractivité de notre rendez-vous : des rencontres, de la musique et cet écrin si singulier de la ville de Sète, notre ville.
Gilles FAVIER
PROGRAMME DU FESTIVAL
Mercredi 28 Mai :
16h – VERNISSAGE de l’exposition de Samuel Gratacap > CRAC
18h30 – OUVERTURE OFFICIELLE DU FESTIVAL - VERNISSAGE de l’exposition « Égypte » avec Denis Dailleux, Johann Rousselot et Bieke Depoorter > Chais des Moulins
Jeudi 29 Mai :
11h30 – VERNISSAGE des expositions de Liz Hingley et de la Galerie Lumière des Roses > Chais des Moulins
17h – VERNISSAGE de l’exposition collective « BD Documentaire » > Chai Skalli
Vendredi 30 Mai :
11h – VERNISSAGE de l’exposition de Sébastien Colombier > Gare SNCF
12h – VERNISSAGE des expositions de Sergey Chilikov et Sergueï Procoudine-Gorsky > Maison de l’Image Documentaire
17h – VERNISSAGE des expositions de Carel van Hees et Carlos Spottorno > Espace Paul Boyé
Samedi 31 Mai :
11h – VERNISSAGE de l’exposition de Richard Dumas > Chapelle du Quartier Haut
18h – VERNISSAGE de l’exposition « Les femmes (aussi) travaillent » avec Valérie Couteron, Txema Salvans, Alfred Palmer & Howard Hollem et Jacques Krier > Boulodrome Agrocanet
Dimanche 1er Juin :
11h30 – VERNISSAGE de l’exposition de Gaston Paris > Salle Tarbouriech, Théâtre de la Mer.
DES EXPOSITIONS
RICHARD DUMAS
GALERIE VU’ / FRANCE
Né en 1961, Richard Dumas vit à Rennes. Des études scientifiques et une passion pour la musique l’entraînent, au final, vers la photographie. Venu à Sète une première fois, il y a une dizaine d’années, il avait avoué « ne pas avoir trop aimé la ville »… Gageons qu’il aura révisé son jugement après ses séjours hivernaux dans le Quartier Haut ! Richard, toujours fidèle au film et à son bon vieux Rollei, est un photographe inclassable capable de « sentir » la lumière comme peu d’autres. Avec lui on en revient aux sources de la photographie, photographier c’est « écrire avec la lumière » en grec…
Pour Christian Caujolle, « Richard Dumas est immédiatement reconnaissable à son élégance, légèrement dandy, à son sens des contrastes à la fois forts et retenus, à sa façon d’inventer des images indatables qui deviennent vite des icônes, au mystère qu’il laisse toujours planer dans des carrés et des rectangles qui retiennent d’étonnantes vibrations de lumière. Cette photographie raffinée est nourrie de littérature, de musique (du jazz au moindre groupe de rock) et, bien entendu, de cinéma, portugais de préférence. »
CHAPELLE DU QUARTIER HAUT
SERGEY CHILIKOV
GRINBERG GALLERY / RUSSIE
Sergey Chilikov est né en 1953 en Russie. Diplômé de philosophie, il commence la photographie au sein de “ The Fact” un collectif où il croise, entre autres, Boris Mikailhov. Il devient très vite, dans son pays, le porte drapeau d’une photographie non-conformiste.
Depuis trente ans, il chronique dans un style très personnel, le journal de la fin de l’URSS d’abord, puis de l’emergence de la Russie. C’est un travail en couleur, d’un esthétisme rappelant parfois les années soixante-dix où Chilikov photographie un pays décadent dans des décors souvent miséreux. Une photographie sociale, l’humour (russe) en plus !
La vie quotidienne n’est jamais loin dans ses images et sert même le plus souvent d’arrière plan, de mise en perspective, à des scènes parfois à la limite de la provocation (ménagères nues, paysannes lascives…) mais c’est la déliquescence de la société russe toute entière qui transparait au final.
Sergey Chilikov est sans conteste un photographe contemporain important et bien trop rare en Europe. Un livre, Selected works 1978-, retrace son parcours.
MAISON DE L’IMAGE DOCUMENTAIRE
VOYAGE DANS L’EMPIRE RUSSE
SERGEÏ PROCOUDINE-GORSKY
LIBRARY OF CONGRESS / RUSSIE
Sergueï Mikhalovitch Procoudine-Gorsky, scientifique de formation, décide en 1902 de s’intéresser à la photographie couleur en prenant le contre-pied de la toute nouvelle découverte des frères Lumière, les autochromes. Il améliore sensiblement la trichromie, le procédé mis au point par l’Allemand Adolphe Miethe, qui consiste à faire successivement trois images en noir et blanc avec un filtre de couleur rouge-vert-bleu, obtenant ainsi trois négatifs de contrastes différents. En projetant simultanément trois positifs de ses clichés, il obtenait des images extrêmement fidèles et d’une grande qualité. Le Tsar Nicolas II médusé par la magie du procédé le missionne pour documenter l’Empire russe. C’est ainsi qu’installé dans un wagon spécialement aménagé, ou à bord d’un bateau à fond plat, Procoudine-Gorsky voyage dans les régions les plus reculées de l’ancienne Russie. Il en
ramène plusieurs milliers d’images qui le suivront lors de son exil européen, à la révolution. La bibliothèque du Congrès américain fera l’acquisition de la collection en 1948.
Procoudine-Gorsky mêle dans sa quête portraits et paysages. Un grand statisme ressort de ses photographies : le temps de pose était de trois secondes en moyenne : l’arrêt sur image de Procoudine-Gorsky traverse le temps.
MAISON DE L’IMAGE DOCUMENTAIRE
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Le blog officiel du Festival : http://blogs.mediapart.fr/blog/imagesingulieres
La Carte du Festival
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