Sûrement pas la Der-nière

Le week-end dernier fut l'occasion, pour Maxime et moi-même, de retrouver Alex, Will et JJ de la Crazy Pike. Le terrain de jeu choisi pour cette rencontre n'était autre que le fameux lac du Der-Chantecoq, le plus grand lac artificiel d'Europe, situé à la limite des départements de la Marne et de la Haute-Marne.

C'est donc samedi matin, après une très courte nuit de trois heures, que nous avons pris la direction de ce célèbre plan d'eau.

Après quelques heures de route et moults cafés absorbés pour se rebooster, nous sommes finalement arrivés à destination. Une fois l'achat du permis supplémentaire réalisé dans un magasin de pêche pour le moins ... authentique, nous avons cherché une mise à l'eau à la fois praticable et pas trop exposée au fort vent soufflant alors sur place. Nous avons ainsi trouvé notre bonheur à la base nautique de Giffaumont-Champaubert.

Nous nous sommes alors empressés de préparer les bateaux et de les mettre à l'eau car l'horloge indiquait déjà 10h00. Le choix des "équipes" s'est vite réalisé : Alex et Will ont décidé de partir sur le bateau de JJ, tandis que j'ai pris place dans le Linder 400 de Maxime.

Après la sortie du port, nous avons découvert une étendue d'eau assez impressionnante, une véritable mer intérieure ! Une peu déconcertés par ce manque de repères, nous nous sommes accrochés à nos sondeurs afin de repérer des éléments immergés susceptibles d'accueillir quelques brochets. La recherche n'a pas été très longue car les écrans nous ont bien vite révélé la présence de beaux herbiers hauts d'un bon mètre sur certains secteurs. De magnifiques repères à carnassiers ...

Les trois "Crazy Men" s'éloignant progressivement de nous sous l'effet du vent soutenu, Maxime et moi avons commencé à chercher seuls la stratégie de pêche du moment. Après plusieurs essais, un premier brochet de 75 cm est venu sanctionner d'une lourde attaque mon crank ramené juste au-dessus des herbiers. Un premier poisson qui m'a fait bien plaisir et qui nous a donné un début de piste sur la pêche du jour.

Mis en confiance par cette première prise, j'ai donc continué de pêcher de la même manière ; c'est à dire en essayant de raser au mieux la partie supérieure des herbiers.

Peu de temps après, un second brochet a succombé aux puissantes vibrations de mon crank coloris perche. Quelques rushs plus tard, c'est un individu de 74 cm amputé d'une bonne partie de sa caudale qui est venu poser devant l'objectif.

Afin de valider la stratégie mise en place, Maxime a alors décidé de basculer lui aussi en mode rase-motte au-dessus des herbiers. Et ce qui devait arriver ... arriva !

Après un combat bien sympathique, Maxime a alors eu le plaisir de brandir son premier poisson du lac du Der. Stratégie validée par ces 80 cm de muscles et de nerfs !

Confortés dans la technique à employer, nous avons donc continué de peigner méthodiquement les massifs d'herbiers en espérant déclencher l'aggressivité de Mister Esox.

Et c'est quelques temps plus tard, en ramenant mon crank vers le bateau, que j'ai alors vu un énorme éclair blanc apparaître près de mon leurre. Vision immédiatement suivie par une puissante décharge dans la canne et dans la ligne qui ne comptait alors que quelques mètres de sortis ...

Un joli combat tout en puissance et riche en adrénaline s'est alors offert à moi. Après quelques sueurs froides, c'est finalement un très joli spécimen de 105 cm qui est venu récompenser nos efforts. Vous vous en doutez, un sentiment d'euphorie s'est alors emparé de moi. Difficile de rester de marbre face à un tel poisson !

Cette fin de matinée s'est alors mise à sentir très très bon pour nous. Continuant de pêcher de la même manière, nous avons alors reçu un appel d'Alex. Le très fort vent soufflant sur la partie qu'ils exploraient les a inéxorablement poussés loin de nous, près de la berge opposée ! Exceptionnellement non équipé d'un moteur thermique, leur bateau n'a pas pu revenir sur notre secteur, l'électrique n'arrivant pas à contrer la grande ventosité du lieu.

Ni une, ni deux, nous avons alors décidé d'arrêter la pêche et de nous porter "à leur secours". Après avoir demandé l'autorisation d'utiliser le thermique aux services compétents (son usage est interdit en temps normal sur le lac), nous avons effectué une opération de remorquage jusqu'aux environs de notre mise à l'eau.

A nouveau réunis en un lieu plus calme, nous avons alors décidé de réaliser une petite séance photo car le vivier du bateau commençait à être un peu juste ...

Bien sûr, après ce petit "shooting" qui nous a permis d'obtenir les clichés précédents, nos "partenaires de jeu" sont successivement repartis rejoindre leur élément.

Et comme le début d'après-midi était alors déjà largement entamé, nous avons donc décidé de nous restaurer en nous abritant dans une partie épargnée par le vent. Les émotions, ça creuse !

Après un long moment de discussions et d'absorption de mets solides et de liquides, nous avons décidé de reprendre la pêche en suivant la même méthode que le matin. Mais ce qui était valable le matin à un endroit bien précis ne l'a pas été par la suite ...

Malgré notre insistance, les touches se sont faites beaucoup plus rares. L'activité semblait être retombée ... Ou alors nous n'avons pas trouvé la nouvelle bonne technique à employer !

Mais l'obstination d'Alex a fini par payer car un individu avoisinant les 80 cm est venu rompre la monotonie de cette fin de journée décidément bien dure pour nous tous.

De mon côté, l'euphorie était bien retombée car je n'ai enregistré aucune touche depuis la fin de notre pêche du matin. Maxime a quant à lui subit un décrochage éclair. Rageant !

Heureusement, le paysage magnifique nous a permis de nous évader et de mesurer combien nous étions privilégiés d'être en ce lieu à ce moment là.

Harassés par cette journée riche en émotions, nous avons alors monté notre campement et avons retrouvé deux amis locaux de la Crazy Pike autour d'un petit verre. Les conversations sur la pêche du jour et sur le petit monde de la pêche sont allées bon train. Tout doucement, le calme est revenu sur le lac et nous avons enfin pu regagner nos duvets pour une nuit un tout petit peu plus réparatrice que la précédente.

C'est après six petites heures de sommeil que nous avons décidé de nous remettre à la recherche des fameux brochets du Der. En ce début de journée naissant, de magnifiques paysages furent encore une fois au rendez-vous.

Pour cette deuxième journée, nous avons choisi d'explorer un autre secteur moins profond et surtout bien plus riche en herbiers. Comme la veille, nous nous sommes séparés pour tenter de trouver un endroit prolifique. Très vite, JJ a pris un tout petit brochet non maillé non loin de nous. 

De notre côté, cette matinée a été très difficile car à part une tape rapide pour Maxime et Alex, rien de particulier ne s'est passé sur le bateau. Ce n'a pourtant pas été faute de varier les postes et les techniques ... mais rien n'y a fait ! Pas même une des jolies perches qui fréquentent les lieux !

Finalement, c'est JJ qui sauve l'honneur en sortant l'unique poisson de la matinée : un brochet de 73 cm.

Le Der n'a pas été aussi généreux que la veille sur ce secteur ! Peut être aurions-nous dû retourner au même endroit qu'hier ? Peut être aurions-nous alors fait davantage de poisson ? Dur à dire car les conditions météorologiques avaient changé depuis la veille (sens du vent notamment) ...

C'est donc d'un commun accord que nous avons décidé de retourner aux voitures en fin de matinée afin de ranger tranquillement le matériel.

Après la traditionnelle sortie du bateau de l'eau, le sanglage de tous les éléments et le rangement des cannes et autres sacs (c'est fou tout ce qu'on peut emporter avec nous), nous avons finalement déjeuné sur le pouce pour faire le débriefing du week-end et évoquer les sorties futures.

Qu'en est-il ressorti ? Nous sommes un peu déçus de la pêche car le potentiel du lac laissait espérer de biens meilleurs résultats. Alex, Will et JJ ont en effet déjà réalisé de véritables cartons de beaux poissons sur ce lac. Mais ceci fait partie intégrante de notre passion. Il y a des jours avec et des jours sans. Et de toute façon, le Der n'est pas si loin ... Une prochaine sortie en 2014 a même était envisagée ...

Personnellement, je ne peux bien sûr pas me plaindre ! Le lac du Der a en effet été plutôt généreux avec moi. Trois poissons dont un joli métré pour une première venue, c'est plus que satisfaisant. J'ai vraiment été séduit par l'endroit et par les magnifiques poissons qu'il recèle.

Une chose est sûre en tout cas, c'était une première sur ce lac ... mais sûrement pas la Der-nière ! 

@+ Guilhem COGNET