VIEILLISSEMENT: Et si les radicaux libres n'étaient pas si néfastes? – Cell

Publié le 28 mai 2014 par Santelog @santelog

Ce qui ne tue pas nous rend plus fort. C’est un peu l’histoire des radicaux libres, des facteurs reconnus de vieillissement tissulaire, que l’on essaie de neutraliser en prenant des antioxydants. Pourtant, cette recherche présentée dans la revue Cell, ouvre un nouveau paradigme. Elle suggère que la formation de radicaux libres, en réduisant la sensibilité des cellules au stress, contribue aussi à prolonger la vie. Démonstration sur le ver C. elegans, dans l’attente d’une preuve chez l’homme.

Cetteétude menée par les chercheurs de l’Université McGill (Montréal) sur les vers nématodes suggère que la formation de radicaux libres va prolonger la vie, allant à l’encontre de la théorie que les radicaux libres sont responsables du vieillissement. Ainsi, C. elegans traité avec un produit chimique, le paraquat, un agent stimulant la production d’espèces réactives de l’oxygène (ROS), voit sa durée de vie prolongée. En bref, la production de radicaux libres, normalement considérés comme agents de vieillissement, a entraîné une augmentation de la durée de vie. En fait, les chercheurs constatent que, chez le ver, des changements dans la voie de signalisation de l’apoptose sont propices à cette augmentation de la durée de vie. Les espèces réactives de l’oxygène dont les radicaux libres vont activer cette voie de signalisation de l’apoptose et déclencher des changements dans l’expression des gènes modifiant la sensibilité des cellules au stress et favorisant ainsi la survie.

En pratique, cette étude montre que les espèces réactives de l’oxygène ou radicaux libres fait vivre les vers plus longtemps. Les chercheurs soulignent, néanmoins, plusieurs différences entre les vertébrés et les vers. En particulier, le nombre fixe de leurs cellules pourrait favoriser un processus de réparation plutôt que de suppression des cellules endommagées. Il est donc bien trop tôt pour conclure que les espèces réactives de l’oxygène dont les radicaux libres peuvent promouvoir la longévité chez l’homme ou bien, si au contraire, ils favorisent un vieillissement plus rapide. La conclusion qui s’impose, comme pour toute supplémentation, est qu’il vaut mieux d’abord opter pour un régime alimentaire et un mode de vie sain, avant d’y recourir, sur avis médical.

Source:Cell May 8 2014DOI: doi.org/10.1016/j.cell.2014.02.055 The Intrinsic Apoptosis Pathway Mediates the Pro-Longevity Response to Mitochondrial ROS in C. elegans

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