Le Syndicat du Crime 3

genre: action (interdit aux - 12 ans)
Année: 1989
Durée: 2h10

l'histoire: Entre le Vietnam et Hong-Kong, c'est la guerre. La seule façon de s'en sortir est de devenir un trafiquant. Mark Cheung, jeune habitant hongkongais venu à Saïgon chercher son cousin Mun et son oncle s'en rend compte trop tard, et cherche à s'en sortir en s'unissant à Chow Kit, une trafiquante. Malheureusement, tout tourne mal.           

La critique d'Alice In Oliver:

Après un premier épisode de grande qualité et un second volet de bonne facture, le troisième et dernier opus de la trilogie Le Syndicat du Crime, est évidemment attendu au tournant. Pourtant, cet ultime volet vient marquer un point de rupture entre John Woo, réalisateur des deux premiers films, et son collaborateur, Tsui Hark. En effet, en 1989, soit la date de sortie du Syndicat du Crime 3, John Woo présente à Tsui Hark le scénario de son nouveau film, Une Balle dans la Tête.
Tsui Hark est immédiatement séduit par le script du nouveau long-métrage de John Woo et décide de reprendre plus ou moins le même scénario.

Evidemment, cette décision met un terme définitif à toute collaboration entre les deux hommes. John Woo réalise donc Une Balle dans la Tête et Tsui Hark tourne alors les premières séquences du Syndicat du Crime 3. Ce qui explique pourquoi les deux films se ressemblent autant.
C'est aussi pour cette raison que Le Syndicat du Crime 3 est souvent renié par les fans de la trilogie. Premièrement, John Woo n'est plus à la réalisation, et ce troisième volet vient clairement casser la dynamique et la logique des deux premiers épisodes.

Par conséquent, Le Syndicat du Crime 3 souffre évidemment de la comparaison avec Une Balle dans la Tête. Rappelons qu'à la base, ce dernier film est plus ou moins un remake de Voyage au bout de l'Enfer. Reste à savoir si Le Syndicat du Crime 3 est bel et bien la catastrophe annoncée.
La réponse est négative. Mieux encore, ce dernier opus est même un bon film, à condition d'oublier pendant quelques temps le chef d'oeuvre de John Woo. Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS !

En 1974, Mark vient chercher son oncle et son cousin à Saïgon. Pour acheter un passeport à son oncle, Mark demande l'aide d'une femme fatale, Chow Yin Kit. Malheureusement, sur leur première affaire, ils se font piéger mais réussissent à reprendre ce qui est à eux.
Suite à cela, des liens amoureux entre eux commencent à se développer. Lorsqu'ils réussissent enfin à revenir à Hong Kong, l'ancien amant japonais de Kit, Ho Ching Qin refait surface. Certes, encore une fois, Le Syndicat du Crime 3 ressemble beaucoup à Une Balle dans la Tête.

Néanmoins, Tsui Hark marque sa différence via une mise en scène stylisée et une superbe photographie. Ensuite, le cinéaste peut s'appuyer sur un casting de rêve, à savoir Chow Yun Fat, Tony Leung et Anita Mui. Ce troisième épisode se concentre donc sur une relation triangulaire que Tsui Hark exploite à merveille. Le réalisateur revient également sur les grandes thématiques de la trilogie: l'amitié, la trahison et la loyauté. On relève aussi quelques séquences très fortes, à la fois superbes et tragiques. Néanmoins, Le Syndicat du Crime 3 ne possède jamais la force et la virulence d'Une Balle dans la Tête.
Le film de Tsui Hark est sans cesse ramené et/ou comparé à celui de John Woo. Néanmoins, dans son genre, Le Syndicat du Crime 3 reste une oeuvre sous-estimée, qui mérite largement d'être (re)découverte à sa juste valeur.

note: 14.5/20