Il paraît que l'Elysée, avec Nicolas Princen, fouille le net à la recherche d'informations croustillantes, de buzz et d'idées lumineuses ou de courants d'opinions tant commentés. Il est probable, aussi, que la plupart des cabinets ministériels entretiennent des équipes pour une veille politique, histoire d'éviter au porteur de maroquin de se prendre les pieds dans le tapis médiatique. Ca n'empêche en réalité qu'assez peu les bourdes, mais au moins, ça écarte les plus gros boulets des routes déjà fort sinueuses que nos politiques, tels le marathonien dans un champ de mines anti-personnel, empruntent régulièrement. On est cependant en droit de se demander si ces espions, ces petites agences de renseignement, ne seraient pas plus utiles dans d'autres domaines...
Et c'est d'autant plus vrai que la politique et l'état s'insinuent dans tous les domaines d'activité.
Comme les gens de l'Etat sont -malheureusement- partout, il serait logique qu'on leur fournisse des informations à jour, précises et pertinentes. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour laquelle le Léviathan est si friand de technologies qui le rapproche un peu plus du Big Brother d'un Orwell visionnaire.
Or, à la vue de l'actualité, on ne peut qu'arriver à la conclusion que nos élus prennent des décisions totalement arbitraires, et en dépit de toute information pourtant facilement disponible. Même si cela est plutôt rassurant puisqu'au final, cela éloigne un peu la vision terrifiante d'un état totalitaire, cela laisse songeur quant à la capacité générale de nos édiles à utiliser les technologies modernes d'information.
Ainsi, et d'après Le Moôonde, il faut absolument relancer la construction dans les plus brefs délais tant la pénurie de logement guette. C'est, d'après les élus en charge des questions de logement en Ile-De-France, quasiment l'asphyxie, et "Il n'y aura pas de sortie de la profonde crise du logement que connaît l'Ile-de-France sans une relance vigoureuse de la construction", lit-on dans les copieux rapports remis à Boutin par le préfet de région.
Soit.
Mais alors, chaque citoyen devrait se poser la question de la pertinence d'une telle mesure quand on voit, dans le même temps, ce même marché de l'immobilier se rétrécir comme un petit slip de bain en laine tricotée main après un bon bain de mer sous le cagnard d'août. A l'instar de certaines constructions dont on vante dans les annonces immobilière la présence de poutres apparentes, il est probable qu'à ce rythme, on voie apparaître rapidement la charpente de plus en plus frêle de cette bulle qui commence à se dégonfler.
J'en veux pour preuve cette petite nouvelle trouvée sur AGEFI et qui explique, sans sourciller, que le nombre d'entreprises qui mettent la clef sous la porte augmente nettement ces derniers mois, et que c'est, je cite, "particulièrement violent dans l’immobilier (+28 % de défaillances) et le bâtiment (+18 %), alors que les créations étaient restées soutenues dans ces secteurs. Et après deux ans de baisse, les procédures (i.e. de faillite) repartent à la hausse (+6 %) dans le transport."
Alors je me demande : on veut relancer l'immobilier en Ile-De-France alors que les entreprises semblent trouver le marché de plus en plus âpre. Est-ce bien raisonnable ?
Si l'on ajoute, à cette constatation déjà morose d'un avenir fort incertain pour la construction en France, les affaires de plus en plus nombreuses qui amènent les épargnants ayant mis leurs billes dans des Robiens douteux à attaquer les banques et les organismes de crédit responsables, on entrevoit des mois assez rock'n'roll dans l'immobilier en France.
Et il y a fort à parier que ces périodes troubles seront à nouveau le prétexte, pour l'Etat et le gouvernement, à de nouveaux interventionnismes tous aussi contre-productifs les uns que les autres.
Ce pays est bien mal barré.