Chronique « L’Aviatrice T1″ : La brune ne compte pas pour des prunes.
Scénario de Etienne Borgerse, dessin de François Walthery et Bruno Di Sano
Public conseillé : Tout public
Style : Aventure Paru chez Paquet, le 28 mai 2014
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L’histoire
Printemps 1935. Dans un bar, une bagarre éclate. Théo Norville, mécanicien libertaire vient de troubler une réunion du mouvement d’extrême droite « L’Action Française », par un chant pacifiste. Salement amoché, il est recueilli par Nora Stalle, une pilote intrépide qui le prend sur sa moto. Complètement ivre, Théo n’en est pas moins un « cador » de la mécanique, capable de régler un moteur avec une épingle à cheveux…
En arrivant sur l’aérodrome « Caudron-Renault », Nora apprend de mauvaise grâce sa nouvelle mission : frapper un grand coup publicitaire, en faisant un raid aérien vers l’extrême-Orient, accompagné d’un nouveau mécano. C’est bien entendu Théo qui décolle sur un Caudron-Simoun nouvelle génération.. Au retour de Berlin, lors d’un vol postal de routine, Leur avion est pris en chasse par la nouvelle Luftwaffe…
Ce que j’en pense
Walthery infidèle à Natacha ? Si, c’est possible ! Avec ce premier tome de « L’Aviatrice », Walthery change de son fusil d’épaule pour une belle Brune ! Nora de son petit nom (ça commence quand même par un « N ») est une femme forte comme la belle Natacha. Crédible, cette héroïne semble inspirée d’une aviatrice qui a vraiment existé (Hélène Boucher)…
Décidée, efficace, qui ne manque ni d’initiatives ni de ressources, la belle Nora est une aviatrice douée et un peu casse-cou. Quand on aime les « transports avec les hôtesses de l’air », on n’abandonne pas tout pour les beaux yeux d’une pilote…
Avec ses potes : Etienne Borgerse (scénariste) et Bruno Di Sano (co-dessinateur), Walthery nous offre une histoire sympathique et sérieusement documentée dans un univers « aviation 1935″.
Dans cette mini-série historique donc (2 tomes de prévu), Etienne Borgerse met en scène un duo « antinomique » très classique. La belle Nora est accompagnée de prêt (trop prêt même) par Théo, un mécano un peu frustre et grande gueule, mais très fort. Après avoir posé le décorum et le duo, Borgerse démarre son intrigue. Sur fond de montée du nazisme en Allemagne, il nous amène dans une aventure policière au relents d’espionnage…
Pas désagréable du tout, cette « Aviatrice »(T1) se laisse lire, sans prétention et avec plaisir. Certes, ce n’est pas une grosse nouveauté, mais un divertissement qui plaira à un large public. Scènes d’aviation très documentées (voir les reconstitutions du « Simoun » et de l’aéroport de Guyancourt), intrigues politiques et beau duo comique, j’ai lu cet album, plus subtil qu’il n’y parait, avec plaisir.
Le dessin
Chef de file de l’école Marcinelle, on ne présente pas François Walthéry, Ze dessinateur de Natasha. Avec “L’Aviatrice”, il reste fidèle à son style très reconnaissable, au dessin semi-réaliste assez exagéré. Pas d’inquiétude, sa Nora est sexy en diable et ses autres personnages très expressifs.
Pas de nouveauté, mais un dessin “qui roule” (pour en pas dire “qui vole”) en automatique.
Pour “L’aviatrice”, Bruno di Sano, compagnon de longue date de François Walthery est crédité au dessin.
Pour résumer
Walthéry met de coté, le temps d’un diptyque, la belle Natacha. Nora, sa nouvelle héroïne, a autant d’atouts que l’icône du transport aérien. Etienne Borgerse, au scénario, place la belle (flanquée d’un mécano un peu frustre), dans une aventure qui sent mauvais la montée du nazisme au printemps 1935. Précisions des reconstitutions aériennes, duo comique et contexte historique dramatique, ce premier tome, sans prise de tête, se lit avec plaisir.