« Nos occupations » est une pièce de théâtre tout feu tout flamme.
L’auteur et metteur en scène David Lescot propose une plongée au cœur de la résistance et nous emmène à la rencontre d’une foule de personnages attachants, horripilants, fragiles et impassibles dans leur quotidien: se cacher, apprendre les mots codés, et surtout ne pas faire confiance.
Qui tient qui, qui doit se plier et accepter de se sacrifier, qui a été utile et qui a été utilisé, autant de personnages complexes dont les personnalités se dessinent et se déroulent comme un fil, tout au long de la pièce. Les destins sont inattendus, les caractères se dévoilent. C’est une facette de la résistance inhabituelle (et pas forcément belle) qui nous est offerte à travers une mise en scène de génie.
La seconde partie se déroule après la guerre et se focalise sur les relations entre résistants. Que se dire, que faire de toute cette force commune réunie pendant tant d’années? Ne sont-ils, en fin de compte, que des étrangers?
Un pianiste accompagne la pièce avec une bande son originale, tout comme la musique d’un film accompagnerait à la perfection les images. Invitée à cette représentation, je peux le dire: c’est une intrusion dans les années jazzy sous l’occupation très réussie.
A voir au Théâtre des Abesses jusqu’au 28 mai.