A bout de souffle - 4/10

Par Aelezig

Un film de Jean-Luc Godard (1960 - France) avec Jean-Paul Belmondo, Jean Seberg - en N.B.

Intello-barbant.

L'histoire : Paris. Michel est un voyou, recherché pour vol de voiture puis meurtre d'un policier. Avant de fuir pour l'Italie, il doit absolument contacter un certain Antonio, qui lui doit de l'argent, mais aussi convaincre une jolie étudiante américaine de partir avec lui...

Mon avis : Je n'avais jamais vu ce film, mais j'en ai tant entendu parler en bien, il est si réputé, que je m'attendais à un petit bijou. Sur la forme, ça l'est. Mais l'esthétique ne suffit pas ; moi j'aime qu'on me raconte des histoires, et celle-ci est bien sommaire. Bavardages amoureux assommants (la scène de la chambre d'hôtel doit durer une bonne demi-heure), ponctués de réguliers "Dis, tu couches avec moi ?" ou bien "Il faut que j'appelle Antonio"... Une interview d'un écrivain à l'aéroport, pour la touche intello (sinon, je ne vois pas à quoi elle sert)... Heureusement que les deux acteurs sont craquants !  

La photographie est magnifique, les images nettes, cadrées, composées, dans un Paris de carte postale. Et Jean est délicieuse avec ses cheveux courts et ses petites robes 60's...

J'ai tenu le coup jusqu'au bout parce que je voulais voir comment ça allait finir ! Non que le suspense soit insoutenable... les personnages ne m'ont guère touchée ni même intéressée, mais j'avais envie de savoir comment se terminait un film pareil... J'avoue avoir été surprise, mais pas dans le bon sens ; le discours de Patricia est proprement incroyable : "Je voulais savoir si j'étais amoureuse..." On est encore une fois en plein existentialisme. J'aime bien le cinéma qui fait réfléchir mais là, c'est tellement ampoulé ! Et puis ça ne repose sur aucune question de fond.

Bref, que du blablabla, mais joliment mis en images, c'est vrai. Et une belle B.O. jazzy.

Ce film a symbolisé les débuts de la Nouvelle Vague, un cinéma qui se voulait différent, s'échapper des formats habituels : divers effets de caméra, dont caméra portée, dialogues plus ou moins improvisés, découpage heurté, à la manière d'un documentaire... C'était le premier long de Jean-Luc Godard et c'est vrai que sur la forme, il fait fort, très fort.

A voir pour l'histoire du cinéma.

La réplique qui tue :

- Quelle est votre ambition dans la vie ?

- Devenir immortel et mourir.

Si c'est pas intello, ça...