John Dewey, pour débutant

Publié le 28 mai 2014 par Christophefaurie
John Dewey (1860, 1952) est un des philosophes américains les plus importants. Parti de la psychologie, il remet en cause la pensée occidentale. Pour lui, il n’y a pas de lois absolues qu’il s’agirait de trouver pour faire un monde idéal. De même qu’il n’y a pas de séparation entre le corps et l’esprit. L’homme est un processus, une transformation permanente, « l’expérience », qui se fait en interaction permanente avec le reste du monde. Cette théorie est le pragmatisme.
De là, il apporte une solution nouvelle à beaucoup de problèmes anciens.
Il n’y a, donc, pas de vérité absolue. La pensée, la connaissance, naît du changement. Périodiquement l’homme se trouve en « déséquilibre ». Ses « habitudes » sont impuissantes. Il doit chercher comment se tirer d’affaire. Le processus pour ce faire est « l’enquête », dont une forme est la science. L’intelligence est la capacité à mener cette enquête. Au fur et à mesure de ces expériences, l’homme « croît », il s’enrichit. Pour se développer harmonieusement l’individu a intérêt à expérimenter aussi largement que possible.
Aussi, l’homme doit chercher des outils de plus en plus puissants pour mener cette enquête et réaliser ces changements. On parle « d’instrumentalisme ». A noter que l’enquête est avant tout collective.
Dans ces conditions, la philosophie doit avoir pour objet de permettre à l’homme de résoudre les problèmes qu’il rencontre. Elle ne prétend pas à l’absolu. Elle ne fournit que des théories provisoires. Elle vise surtout à donner des outils d’enquête. Et, la morale, l’éthique, devient la recherche de l’action adaptée à une situation donnée. 
L’éducation est fondamentale (Dewey fut un pédagogue). Elle doit avoir pour but de révéler le potentiel de l’homme. Elle doit le préparer à mener l’enquête (collective) qui construira son identité. Elle doit en faire un homme complet, familier avec toutes les dimensions de la vie. Corollaire : la formation n’est pas un bourrage de crâne, elle doit s’appuyer au mieux sur les motivations de l’individu.
Dewey semble concevoir l’esthétique, l’art, comme une sorte d’idéal type de l’expérience. Elle a donc une vertu pédagogique, que facilite la critique d’art (résultat d’une enquête). Inversement, chaque expérience est une œuvre d’art.
Pour lui, la fonction de la religion est de conserver les valeurs de la société. Du coup, elle est devenue un frein au progrès, la négation de l’expérience, et le moyen pour les puissants de défendre leurs intérêts. La réelle religion devrait donc être l’esprit qui pousse l’individu dans sa quête.
Quant à la démocratie, c’est le moyen optimal pour développer, collectivement, l’individu.
Le livre: HILDEBRAND, David, Dewey, a beginners guides, Oneworld, 2008.
(Remarque. Cette pensée me semble très proche de la pensée chinoise.
Rechercher l’efficacité harmonieuse entre l’action individuelle, la situation où elle s’applique et le moment où elle s’insère était considéré par Confucius comme l’acte moral par excellence.
A la différence, qu'il me semble que J. Dewey voit le changement comme une croissance, alors qu'il est une répétition, pour la Chine.
En tout cas, je crois que mon expérience personnelle m'amène à des conclusions identiques...)