le corps s’il est privé
de pitance il se meurt
et se meurt l’âme aussi
abandonnée des heures
de l’âge et de l’enfance
qui toujours la visite
trop tard quand il est l’heure
de se quitter encore
après s’être quitté
si souvent que le corps
n’en peut plus d’être vif
Voilà.
Tu viens de refermer le livre.
Mon frère d’Ardenne.
Fabuleux vagabond.
Les pleureuses sont muettes.
Alors moi, je hasarde quelques lambeaux de phrase.
Des mots qui exprimeront si mal mon infinie tristesse.
Mon compagnon de belles lettres qui enchantaient les brumes de nos communs territoires.
De nos vallées de Meuse et de Semoy jusqu’aux plateaux de nos communes incertitudes.
J’ai retranscrit ces quelques vers.
Puisqu’il me faut bien évoquer ta mort.
Apprise par hasard.
Ta mort qui n’est pas une fin.
Me reste l’entremêlement de tes mots qui évoquent des paysages, un ciel, une atmosphère qui me furent familiers.
Je te salue, mon frère d’Ardenne.
A Jean-Claude Pirotte, décédé le 24 mai 2014.