Et maintenant, au travail !

Publié le 27 mai 2014 par Letombe

Chacun analysera les résultats des élections comme il l’entend et, comme il se doit, on lit un tas de billets passionnants. Je vais donc vous offrir un lien vers celui d’Elooooody, qui fait, elle-même, un tas de liens vers les copains que je vais rappeler à la fin.

Je voulais donner un conseil à tous les partis politiques mais il vaudrait mieux que je m’occupe de ma propre paroisse, à savoir le parti dont je suis le plus proche, le PS, mais aussi à François Hollande que je soutiens mordicus. Tiens ! Je vais commencer par lui, le camarade Dedalus s’étant offert Jean-Luc Mélenchon. L’UMP s’occupe toute seule d’elle-même. Je vais m’occuper de Manuel Valls, aussi, tiens !

Cher François,

Je te soutiens depuis le départ pour différentes raisons, dont deux qui me paraissent importantes : tu étais le seul, à mon avis, à pouvoir battre Nicolas Sarkozy donc à mettre en place les conditions nécessaires pour que l’Assemblée Nationale passe à gauche. La deuxième étant que ton projet, tes propos sur l’état de la France,… me donnaient entière satisfaction.

Je ne vais pas te lâcher comme une vieille chaussette et je pense que la politique menée est la bonne à quelques détails près. Il n’empêche que l’on ne peut pas dire que les résultats sont là. Ta boite à outil et l’inversion de la courbe ont été maladroits.

La gauche, la tienne, la mienne, a perdu 10 points par rapport aux élections de la même nature. La droite traditionnelle avec les centristes ont perdu, quant à eux, 6 points. Seule la droite antieuropéenne a gagné, plus de 18 points. C’est énorme.

Tu sais tout cela et tu dois avoir des dizaines de lascars qui te donnent des conseils. Alors, je ne vais pas te les gonfler plus que ça. Mon confrère Cyril dit : « Ce soir, c'est l'Union Européenne qui a perdu. Trop coupée de ses concitoyens, les messages d'exaspérations sont venus de presque tous les pays. » Il n’a pas tort. Mais n’oublions pas que, en France, c’est le président de la République qui incarne l’Europe.

Dans les prochains mois, tu devras rencontrer tes confrères chefs d’Etat. Vous allez faire une proposition pour un président de la Commission européenne qui devra être validée par le Parlement fraichement élu. Il faut plus de 375 députés pour faire une majorité et aucun parti n’en a beaucoup que 200. L’ensemble des droites n’arrivera pas à 375 sans alliance avec le Front National… Il est probable qu’au cours des cinq ans à venir, aucun texte ne passe sans entente entre la droite et le PSE, le tout à cause de la France.

L’élection est européenne. Le résultat doit être traité au niveau de l’Europe. Le résultat provient essentiellement d’un front antieuropéen. Il faut donc en tirer les conséquences. Tu dois prendre ton bâton de pèlerin et aller voir Mme Angela et lui dire : stop, mémère ! D’ailleurs, tu as aussi été élu pour cela. Tu dois la convaincre que les Etats doivent s’unir pour corriger quelques défauts… Tu pourras leur donner à lire le billet de l’Amiral Woland, illustre blogueur réactionnaire pour illustrer tes propos. Ne vas pas croire que je bascule dans le camp du mal mais il faut bien reconnaître que quand ça ne va pas, ça ne va pas…

Tu en as la responsabilité.

Tu pourrais aussi être tenté de faire une dissolution, te disant que tu n’as plus rien à perdre. Grâce au système électoral, il est peu probable que le Front National se retrouve majoritaire mais il n’est pas exclure que personne ne soit majoritaire et que notre Parlement national soit dans le même état que le Parlement européen, à savoir que la droite traditionnelle ne pourrait pas gouverner sans une entente avec la gauche ou sa droite. Certes, on pourrait avancer un peu mais la victoire de Marine Le Pen en 2017 ne ferait alors plus aucun doute.

Sur le plan intérieur, tu en feras le moins possible, par contre. Tu cogéreras la réforme territoriale, toujours aussi importante, mais tu laisseras Manuel faire le reste. Toi, tu vas négocier avec Angie.

Friendly,

Nicolas

Cher Manuel,

Comme à chaque fois, tu dois être submergé de demandes pour changer de politique. Il y a toujours des gens qui, au lendemain de défaites électorales, sont très bons pour en imputer la responsabilité à d’autres sans même penser à leurs propres torts.

Tu ne vas donc pas changer de politique, ça ne fait que deux mois que tu es là. Tu vas néanmoins écouter les frondeurs du PS et prendre en compte certaines de leurs préoccupations dans un souci d’apaisement, comme on dit ! Il va falloir recoller les morceaux et il n’y a quand mettant la pédale douce sur le rétrécissement des déficits que l’on pourra y arriver.

Pépère va s’occuper de Mme Angie, à Berlin. Elle devra bien comprendre qu’une majorité des électeurs français se dressent maintenant contre l’Europe et que « ça va chier ».

Friendly aussi,

Nicolas

Le temps que je signe ce paragraphe, Cyril a fait un nouveau billet. Il conclut « Il est peut être temps de se demander s'il n'est pas temps d'enterrer la hache de guerre à gauche. Si le gouvernement mettait un peu d'eau dans son vin de rigueur et si le Front de Gauche se comportait de façon plus productive et moins assassine, nous pourrions imaginer une nouvelle alliance des gauches, surement la seule façon de faire barrage au FN et à une UMP toujours plus droitière pour les prochaines échéances électorales. »

Cher Jean-Christophe,

Tout d’abord, je voudrais te dire que j’aimerais bien que le PS retrouve de la voix… Je ne vais pas trop t’engueuler, ça ne fait qu’une paire de mois que tu es là. Il faut reconstruire un grand parti qui soit là pour soutenir le gouvernement et agir comme force de proposition. Pas facile…

Surtout, je connais beaucoup de jeunes militants, disons des gens d’une dizaine ou d’une quinzaine d’années de moins que moi et qui essaient de s’en sortir au sein du Parti. Il est urgent d’y entreprendre une profonde et nouvelle cure de ménage. Il faut remettre en route la magnifique machine qui a abouti à la victoire de 2012. Le travail est lourd : il faut casser les baronnies qui subsistent et ce genre de choses.

Je ne peux pas t’en dire plus. Je ne suis pas au PS. Je suis à faire le guignol avec mon clavier mais je n’ai pas la responsabilité de faire gagner des élections. Je me contente d’écouter mes copains qui n’en peuvent plus. Par exemple, lors de la dernière campagne, on a l’impression que les instances du parti étaient absentes pour donner le cap à des braves gens.

On a vu des cadres faire campagne contre le FN. On a vu ce que cela a donné. Une fois de plus.

Bon courage.

Friendly,

Nicolas

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S'il fallait connaître quelque chose en politique pour en parler, ça limiterait l'intérêt de la démocratie et la recette des bistros.

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