Reconnue coupable d’apostasie, Meriam Yahia Ibrahim Ishag a été condamnée à mort par un tribunal soudanais. Une décision « obscène », pour Caroline Madsac, vice-présidente du Collectif Urgence Darfour. L’organisation a décidé de lancer un appel pour demander la libération immédiate de cette jeune femme de 27 ans.
Enceinte de huit mois, Meriam est actuellement emprisonnée avec son fils de 20 mois. « Le cas de Meriam est un cas parmi des centaines d’autres, mais le dénoncer permet de mettre en lumière le quotidien des femmes au Soudan », nous explique Caroline Madsac. « Le président Omar el-Béchir a été reconnu coupable de crime de guerre et de crime contre l’humanité par la Cour pénale internationale. Il se déplace pourtant librement dans les pays qui ont signé la Convention de Genève. C’est pourquoi il est urgent d’agir et de ne pas laisser Meriam être condamnée à mort », poursuit-elle.
Née d’un père musulman absent et d’une mère chrétienne orthodoxe, la jeune mère de famille s’est toujours considérée comme chrétienne. Mais le 15 mai dernier, un tribunal de Khartoum a estimé que Meriam avait renoncé à l’islam pour se convertir au christianisme et l’a condamnée à mort. «
Mariée à un chrétien du Soudan du Sud, de nationalité américaine et qui travaille pour les Nations unies, Meriam a également été reconnue coupable d’adultère et condamnée à cent coups de fouets. La charia appliquée depuis 1983 au Soudan, stipule en effet qu’une musulmane n’a pas le droit d’épouser un non musulman.
Retrouvez l’appel du Collectif urgence Darfour ici.