Les cancers du sein « triple négatifs » sont déterminés par des cellules cancéreuses négatives pour les 2 récepteurs hormonaux récepteurs d’œstrogènes (ER) et de progestérone (PR) et pour la surexpression de la HER2. Ils représentent environ 15% des cancers du sein et l’une des formes les plus agressives de ce cancer.
La restriction calorique a déjà été documentée comme un facteur de survie prolongée ou de longévité.
Cette recherche lui attribue d’autres bénéfices en particulier dans le « cancer du sein ». Ici, chez des souris modèles de cancer du sein triple négatif, mises sous restriction calorique (soit 30% de l’apport calorique d’un régime alimentaire normal), les tumeurs sont moins susceptibles de métastaser et de se propager à de nouveaux sites. Le régime semble déclencher des modifications épigénétiques qui vont protéger l’animal des métastases, commente l’auteur principal, le Dr Nicole Simone, professeur agrégé de radio-oncologie à l’Université Thomas Jefferson. Sous l’effet de la restriction calorique, les les cellules cancéreuses réduisent leur production de microARNs 17 et 20 (miR 17/20), un groupe de miARN souvent augmenté dans le cancer du sein triple négatif métastasé.
Surveiller le métabolisme durant le traitement du cancer est primordial, expliquent les auteurs, car les patientes vont fréquemment prendre du poids (en moyenne 5 kilos) avec la thérapie hormonale combinée à la chimiothérapie. Or cette prise de poids réduit l’efficacité des traitements. Au contraire, de précédentes études ont montré que la restriction calorique, va doper les effets de certains traitements, dont la radiothérapie.
Ces microARNs, 17 et 20, se trouvent particulièrement réduits lorsque les souris sont traitées par radiothérapie combinée à la restriction calorique. La restriction calorique favorise les changements épigénétiques dans les tissus du sein qui maintiennent la matrice extracellulaire forte, « comme une sorte de cage autour de la tumeur » qui empêche les cellules cancéreuses de s’échapper et de se propager à d’autres sites. Ces miARNs sont donc des cibles thérapeutiques en puissance : Une molécule qui permettrait de les réduire pourrait freiner e développement et la propagation de la maladie.
Reste à vérifier que le processus est aussi efficace chez les patientes que sur l’animal. L’équipe du Dr Simone est déjà à pied d’œuvre et recrute actuellement des patientes pour son étude CaReFOR (Calorie Restriction for Oncology Research).
Source: Breast Cancer Res Treat DOI 10.1007/s10549-014-2978-7, 2014 The metastatic potential of triple-negative breast cancer is decreased via caloric restriction-mediated reduction of the miR-17~92 cluster