Le salon EBACE de Genטve : les Suisses font la pפle position chez eux avec Pilatus qui prיsente un birיacteur dיjא commandי א 84 exemplaires.
Ils sont forts ces Suisses quand il s'agit de cacher un secret ! A la convention europיenne des jets d'affaires qui vient de fermer ses portes א Genטve, ils ont frappי un grand coup. Qui avait vu venir en effet la prיsence du PC 24, le premier jet dיveloppי par Pilatus.
C'est LE constructeur suisse d'avions crיי en 1939. L'avionneur alors se lance avec le Pelikan, petit appareil de 6 places utilisי pour voler dans les vallיes alpines. Pilatus atteint la renommיe mondiale avec son PC 6 vendu א plus de 550 exemplaires. Tous les parachutistes du monde ont, au moins une fois dans leur vie, sautי d'un PC 6 mais « la jeep de l'air » comme on l'a surnommיe a beaucoup contribuי א l'efficacitי des organisations internationales comme l'ONU ou la Croix Rouge internationale. Il y eut ensuite le PC 12 un mono turbine mis en service en 1991, 8 passagers, et toujours la capacitי de se poser sur les terrains extrךmement courts qui lui ont permis d'en vendre 1 300 exemplaires.
Avec le PC 24 Pilatus change de modטle יconomique mais on y retrouve toujours son ADN א savoir la possibilitי de se poser court, 820m suffisent, ce qui lui donne accטs א 21 000 pistes dans le monde y compris en herbe. Les 2 rיacteurs sont placיs א l'arriטre et en hauteur pour empךcher les ingestions de pierres. Le PC 24 annonce un rayon d'action de 3 600km et une vitesse de 780km א l'heure. Non seulement l'avion יtait prיsent א Genטve mais le prיsident de la compagnie helvיtique a annoncי qu'il avait engrangי 84 commandes, les premiטres livraisons interviendront en 2017 ce qui signifie que compte tenu des capacitיs modestes de fabrication, si vous souhaitez aujourd'hui commander un PC 24, il ne vous sera livrי qu'א partir de 2019. Bravo les Suisses a-t-on envie de dire ! Un pays dיcidיment pas comm e les autres puisqu'une votation vient d'aboutir א l'annulation des commandes des Gripen ? Les Suיdois se retrouvent donc avec leurs 22 appareils sur les bras. Dassault qui avait perdu en finale avec le Rafale contre le Gripen peut se frotter les mains.
Dassault justement qui a prיsentי son nouveau fleuron le Falcon 8X, lא encore le secret avait יtי bien gardי. Mais les observateurs attentifs de l'aviation d'affaires attendaient un trטs haut de gamme aprטs l'annonce, il y a quelques mois aux Etats-Unis, d'un 5 X.
Bravo Messieurs les observateurs ! Le tri rיacteur 8 X va permettre א Dassault de venir mordre les mollets des Gulfstream ou autre Bombardier. Dassault a d'ailleurs bien raison de viser le marchי trטs haut de gamme des jets intercontinentaux capables de parcourir 12 000km sans escale. Si le 7 X continue de figurer au catalogue (dont le 250ט exemplaire vient d'ךtre livrי), le 8 X devrait normalement prendre le relais auprטs de cette clientטle trטs exigeante qui est capable de mettre plus de 50 millions de dollars dans un avion d'affaires. Avec le lancement du 5 X et celui du 8 X, la maison Dassault a dיpensי 1 milliard et demi d'euros.
« Ces 2 lancements, a dit le PDG Eric Trappier, reprיsentent un effort d'auto financement assez exceptionnel et cela se verra dans les comptes de la sociיtי ». Actionnaires de Dassault vous voilא prיvenus, les dividendes seront moins consיquents l'annיe prochaine !
A Genטve nous avons eu aussi l’�il attirי par la sociיtי AERION qui poursuit son programme d'avions d'affaires supersoniques le SBJ.
A Genטve la maquette prיsentיe avait gagnי un moteur de plus et c'est donc un tri rיacteur qui doit trouver un marchי de 600 unitיs sur une pיriode de 20 ans. On a le droit aussi de rךver quand on est dans l'aviation d'affaires !
A noter enfin que TBM annonce avoir vendu un nouveau 900, de quoi peut-ךtre couvrir les frais de participation au salon. Le turbopropulseur de DAHER-SOCATA attend avec impatience que l'Europe autorise d'ouvrir le transport de passagers aux monomoteurs א hיlices. C'est dיjא le cas aux Etats-Unis depuis 15 ans sans problטme particulier. C'est tout le mal qu'on lui souhaite !
La chronique AeroMorning par Gיrard Jouany