Européennes : cuisante défaite pour le Parti socialiste" border="0" title="POLITIQUE > Européennes : cuisante défaite pour le Parti socialiste" />
Drapeau européen ©Reuters2014
Seconde déculottée pour François Hollande et le parti socialiste au lendemain du vote des Européennes. Doit-il dissoudre? Abandonner le dogme des 3% de déficit? La marge de manœuvre du président de la République semble particulièrement étroite.
Huit semaines après la déroute électorale des Municipales et le changement ministériel partiel, les élections européennes sont devenues synonymes de déroute pour François Hollande. Une véritable déculottée, un échec personnel ; Son électorat l'a fui. "Un séisme politique", comme le déclare le locataire de Matignon, parce que le Front national arrive en tête du scrutin et envoie 24 députés au Parlement européen.
Une réunion de crise a été organisée ce lundi matin à l'Élysée. Le Président était entouré de Manuel Valls, premier ministre, Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du Développement international, Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire -une présence symbolique si l’on considère l’importance que le traité transatlantique TAFTA peut avoir aux yeux de l’exécutif-, Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, Michel Sapin, le ministre des Finances et Harlem Désir, le secrétaire d'État aux Affaires européennes.Que peut faire le président Hollande ? La marge de manœuvre est aussi mince que le vote socialiste.
François Hollande a déjà couché sa carte du remaniement il y a huit semaines après le désaveu des Municipales. Comment remercier le "populaire" Manuel Valls qui n'a pas eu le temps d'inverser la tendance néfaste qui habite le pays. Le chef de l'État n'y songe même pas; C'est hors de propos, dit-on dans son entourage.
Dissoudre l’assemblée Nationale, c'est ce que demande le Front national. Florian Philippot estime même que sans une dose de proportionnelle, le parti de Marine Le Pen ferait un tabac à l'Assemblée. Pour François Hollande ce serait un suicide, pire que la dissolution de 1997 par Jacques Chirac. Le scrutin de dimanche n'étant pas national, François Hollande peut aisément rejeter cette hypothèse.
Après deux revers électoraux cuisants, le président socialiste, à l’impopularité record, doit changer de politique. Doit-il en finir avec le dogme des 3 % de déficit imposé par Bruxelles, massivement rejeté dimanche ? L'Allemagne verrait cela d'un mauvais œil. Sur RTL ce lundi matin, Manuel Valls a déclaré qu'il ne changera pas "sa feuille de route". "Il faut du temps, et moi je demande ce temps". "Il y a une feuille de route qui a été tracée, et moi je ne veux pas changer cette feuille de route", a-t’il martelé. Donner du temps au temps, n’est-ce pas une des nombreuses allégations de feu François Mitterrand à son électorat ? A l’occasion des Européennes du 18 juin 1989, les français avait voté massivement pour le Front National (11,73%). Le message adressé par les électeurs dimanche a été cinglant. Aujourd’hui, l'exécutif va devoir faire preuve de beaucoup d’imagination.FG