"Il n'y a pas de victoire des images sur les mots. Simplement, la télévision a permis aux gens d'être les témoins directs des événements au lieu de les découvrir à travers la relation d'un reporter, celle-ci fût-elle sincère, brillante, et même, pourquoi pas, artistique.
Encore que la télévision ne puisse susciter que des témoins muets et impotents, condamnés à subir sans pouvoir agir. Imaginez le désespoir d'un homme qui, voyant un drame en train de se jouer sous ses yeux en temps réel, serait empêché d'intervenir à cause de l'interposition d'un simple écran vitré entre lui et la ou les victimes de ce drame.
A moins, bien sûr, que cette homme préfère justement ne pas intervenir."
C'est l'histoire d'une luciole à demi-italienne qui s'éteint doucement dans la neige, la violence, et l'indifférence quasi-générale. C'est un fait d'hiver qui fera la Une du NY Times, un meurtre qui donnera son nom à un syndrome.
C'est une histoire sordide, sordide et longue. Un calvaire, trente-cinq minutes en Enfer. L'histoire d'un monstre nécrophile à sang froid qui tue une femme comme une mouche passée trop près, sous le nez (ou l'oreille) de trente-huit témoins,
Est-ce parce qu' « il émanait d'elle quelque chose qui vous incitait à être aussi discret qu'elle était pudique » que personne n'intervint ? Ou parce qu'ils ont pensé à une « querelle d'amoureux », « une bagarre de chats », quelque chose qui ne les « regardait pas » ?
C'est un « roman » inspiré d'un fait divers, un crime si bien reconstitué « grâce » aux nombreux témoignages, qu'il questionne les notions de groupe et de responsabilité. Témoins ou complices ?
Entre article de presse et rapport de police, l'écriture oscille entre la victime et le meurtrier, dit les atrocités commises, crie l'incompréhension générale mais chuchote en évoquant les témoins.
Une histoire qui à la fois, pousse le lecteur à la réflexion et le laisse sur sa faim. Étrange.
Note : Frustrante.