L’ambition de Google ne peut pas être plus claire sur la dimension touristique de ce nouvel outil créatif : “assembler vos photos, vidéos, et les lieux que vous avez visités dans un récit de voyage simple et esthétique”. Disponible sur Android et sur le web, la version iOS est annoncée dans l’intervalle.
Le préalable nécessaire est d’autoriser l’application Google+ à sauvegarder automatiquement vos photos et vidéos capturées (voire celles de vos dossiers locaux). Ce qui vous donnera à de nombreuses fonctionnalités sur Google+ comme les effets automatiques, l’amélioration automatique ainsi qu’un outil de retouche photo. En termes de photo Google possède une certaine expérience en la matière notamment avec les logiciels Picasa, Panoramio et suite au rachat de Picnik en 2010. Google+ Histoires accessible sur le web comme sur l’application mobile vient donc compléter cette suite photos déjà bien fournie.
A noter que sur mobile, l’accès est au premier niveau du menu Photos de l’application Google+ alors que sur l’interface pour ordinateur de bureau, il faut aller chercher le lien “Histoires” depuis la rubrique “Plus” du menu central de l'onglet Photos...
À la première connexion, Google explique en 3 paragraphes comment vous allez pouvoir raconter “vos plus belles histoires”.
Google en sait déjà pas mal sur l’historique de vos positions à moins de désactiver le partage de votre position aux services Google et/ou de désactiver l'historique de vos positions dans vos paramètres de géolocalisation. Une fonctionnalité qui consomme par ailleurs de la ressource en arrière-plan, mieux vaut donc l’activer au besoin seulement pour préserver l'autonomie de sa batterie.
On peut aussi légitimement s'inquiéter de ce flicage dont on a plus ou moins conscience. A vrai dire ce qui intéresse Google s’exerce à deux niveaux :
Premièrement, la position d’un utilisateur va lui permettre de proposer des outils en fonction de sa géolocalisation comme le compagnon mobile Google Now et maintenant Google+ Histoires.
Deuxièmement, la position de plusieurs utilisateurs (dit grossièrement big data) va nourrir ses serveurs et faire cogiter les algorithmes qui pourraient en partie participer à la prédiction de trafic en temps réel sur Google Maps au même titre que les données provenant de Waze : une application mobile de guidage GPS dont Google est propriétaire suite à la bisbille avec Facebook sur le rachat. Un exemple parmi d’autres !
Dans l’utilisation de Google+ Histoires, le partage de la position s’avère quasiment indispensable si l’on veut que Google fasse la plus grosse partie du boulot à notre place en regroupant automatiquement les photos par jour et par lieux. Et la magie opère lorsque on se rend sur l’interface avec des histoires déjà habillement constituées par Google !
Il ne reste plus qu’à parcourir son carnet de voyage, légender les photos, effectuer quelques recradages, ajouter des filtres et effets ici et là. L’interface reste plutôt agréable à utiliser et même davantage sur mobile Android où elle s'intègre parfaitement dans l’environnement du système d’exploitation. On pourrait passer du temps, beaucoup de temps pour un résultat léché et séduisant, mais déjà en une petite demi-heure j’ai réalisé mon carnet de voyage pour mes dernières vacances au Portugal. Qu’il ne me reste plus qu’à vous partager !
La transition pour les gestionnaires de destination et animateurs numériques de territoires est évidemment toute trouvé. Avec Google+, en avant les histoires !
Photo Playmobil : Coleccionando Camaras (CC BY-NC-ND 2.0)