Avec : George Sanders, Barbara Shelley, Martin Stephens, Michael Gwynn, Laurence Naismith, Jenny Laird, Sarah Long, Thomas Heathcote, Charlotte Mitchell, Rosamund Greenwood, Susan Richards, Bernard Archard, Peter Vaughan...
Genre : Fantastique.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 17.
Date de sortie : 8 février 1961.
Synopsis : Une bourgade est victime d'un phénomène surnaturel. Quelques mois plus tard, douze têtes blondes naissent au même instant avec des intentions particulièrement hostiles.
Bande annonce original
"- On risque de disparaître nous même.
- Tout ce qui ne peut être compris doit disparaître c'est ça que vous pensez ? Toujours la même chose : La peur de l'inconnu."
Avant aujourd'hui, je n'avais jamais vu "Le village des damnés". J'avais bien eu la chance de voir à plusieurs reprises le remake de John Carpenter (que j'aimais beaucoup) mais jamais le film d'origine. Du coup, avant de revoir le remake dans le cadre de mon cycle consacré à John Carpenter, je me suis dis qu'il serait pas mal de le découvrir enfin et c'est donc bien installé sous ma couette que j'ai inséré mon dvd dans mon lecteur.
Et j'ai beaucoup aimé. Je dois même dire que le remake baissera peut être un tout petit peu dans mon estime tant il semble avoir pris peu de risques avec l'original (impression à validé ou non lors de mon prochain visionnage). Le scénario écrit par Stirling Silliphant, Wolf Rilla et Ronald Kinnoch d'après l’œuvre de John Wyndham est vraiment très fin. Pourtant, dans ce film fantastique, il ne se passe pas grand chose, on joue beaucoup sur le mystère de cet événement surnaturel sans jamais réellement l'expliquer mais ça marche. La tension est palpable du début jusqu'à la fin avec un rythme qui va accélérer crescendo jusqu'à son final efficace.
J'aime beaucoup les questions que soulève le film sur la réaction que l'on peut avoir sur ce que l'on connait pas. Doit t-on attaquer ? Doit t-on chercher à comprendre l'inexplicable ? Ses mystérieux enfants qui ont conscience de leurs conditions paranormales auraient-ils commis les mêmes actes si ils ne s'étaient pas sentis en danger ? Jusqu'où auraient ils pu chercher à nous contrôler ? Il y à tout un mystère qui plane autour de cette intrigue et qui joue avec la fibre fantastique sans jamais trop en faire. On se doute très vite que l'inévitable va vite finir par arriver mais le cheminement jusqu'à cette issue m'a paru vraiment très bon.
Si j'ai été captivé, c'est aussi parce que le casting m'as semblé très bon à commencer par George Sanders en Gordon Zellaby. La vision scientifique que son personnage peut avoir peu semblé un peu dépassé mais le personnage n'en demeure pas moins très intéressant surtout avec sa fibre paternel alors qu'il sais comme les autres qu'il n'est pas l'un des pères biologiques d'un de ses enfants. Face à lui Barbara Shelley en Anthea Zellaby apparait un peu plus distante, un peu plus à l'écart. On aurait peut être pu jouer un peu plus avec la peur de la grossesse de son personnage mais l'actrice s'en sort quand même bien.
Celui qui est extrêmement convaincant aussi, c'est Martin Stephens en David Zellaby. Très froid et robotisé, le jeune acteur joue vraiment le jeu à fond. On y croit bien je trouve sans avoir besoin à en faire des tonnes niveaux effets visuels. Tout se joue à travers sa gestuelle et son regard parfois mort. Il incarne assez facilement le leader de groupe des autres enfants. J'ai beaucoup aimé la complexité et l’ambiguïté de son personnage. Les jeunes acteurs me bluffent rarement mais j'ai vraiment bien apprécier son interprétation ici. Les autres enfants sont bons aussi mais lui sort clairement du lot. Le reste de la distribution est bonne sinon et chacun fait ce qu'il a à faire.
Derrière la caméra, Wolf Rilla nous offre aussi une très belle mise en scène. Utilisant de nombreuses ellipses dans le temps, on n'est jamais perdu et on gagne aussi pas mal en rythme. Sa caméra est toujours bien placé je trouve avec toujours des angles de vues pertinents qui nous évite une réalisation trop linéaire, trop monotone. L'ensemble est vraiment très dynamique, bien aidé par un montage tout aussi excellent. Film en noir et blanc, l'exploitation de la lumière m'as également plu ainsi que les décors. On se sens bien confinés à l'intérieur de ce village sans trop y voir d'échappatoire.
Visuellement, c'est très beau également. Il y à peu d'effets spéciaux mais ils sont plutôt utilisés de façon pertinente sans jamais trop en abuser. Bien entendu, ils ont pris un sacré coup de vieux et certains font même beaucoup sourires de nos jours mais comme je suis rentré dans le jeu de ce long métrage, je les aient trouvés très agréable. La magie opère en tout cas de mon côté même si une nouvelle fois, le film joue plus sur son ambiance et son atmosphère que sur le visuel. La bande originale composée par Ron Goodwin m'as bien plu aussi. Les tonalités sonnent assez juste pour ce genre de film et la musique contribue à cette ambiance particulière que j'aime bien ici.
Pour résumer, "Le village des damnés" est vraiment un excellent film fantastique que je recommande chaleureusement. Bien que les années lui ait donné un petit coup de vieux, il possède un charme certain et à su m'entrainer avec lui dans son univers. J'ai pas vu le temps passé et j'ai beaucoup aimé cette façon de nous prendre aux tripes grâce à l'ambiance sans trop devoir en faire dans le visuel au point qu'on en oublie justement ce côté fantastique de l’œuvre. Très bien ficelé, je ne me suis pas ennuyé une seule seconde en tout cas et maintenant que je connais l'original, j'ai hâte de revoir le remake de John Carpenter pour voir si ma vision sera différente ou non. Un très bon moment en tout cas.