Pour celles qui ne le savent pas, je suis architecte d'intérieur et scénographe, l'Architecture, sous toutes ses formes, est ma Passion première.
Il y a quelques jours, je partais à la découverte de La Piscine de Roubaix.
Roubaix est une petite ville située à quelques kilomètres de la frontière France/Belgique. Largement reconnue pour son art, son histoire, son patrimoine architecturale mais aussi pour son industrie textile florissante début du siècle dernier.
Mais vers la fin des années 1970, la ville connaît un fort déclin, enfonçant la ville dans les problèmes économiques et qui se clôturera début des années 2000 par la fermeture du dernier grand fleuron textile, La Lainière de Roubaix.
La page textile est close depuis, mais certaines grandes enseignes y résident tout de même telles que 3Suisses, La Redoute, même si elles ne gèrent là-bas qu'un aspect logistique.
Dans l'idée d'apporter une redynamisation, la ville décide de réhabiliter sa piscine et bain public de style Art Déco fermée depuis 1985 pour des raisons de sécurité. C'est ainsi que tant sur le site de La Piscine et ses bains que sur l'usine de tissage des Hannart Frères que le Musée de La Piscine verra le jour.
C'est l'architecte Jean-Paul Philippon, sensible au contexte et au comportement, privilégiant une architecture claire et soignée qui tisse des liens entre le site et l'usage qui sera chargé de la rénovation du site.
Ce lieu est un bel exemple d'une réhabilitation réussie, celle qui fait le pari de modifier la fonction de la construction tout en conservant totalement son âme et son ambiance d'origine. Il réussit à proposer une réponse au questionnement des liens tissées entre la piscine et son quartier, permettant ainsi de la réinventer comme musée mais aussi comme lieu public.
La laverie, moderne pour l'époque, en réponse aux besoins industriels de l'époque et qui servait à nettoyer le linge qui était mis à disposition des baigneurs - vu aujourd'hui depuis la boutique du musée -.
Le long du grand bassin les rangées de double sas cabines et douches sont conservées et adaptées de manière à former soit des lieux de passage entre couloir et bassin ou encore, de manière à former de petites cellules d'exposition.
Le bassin principal, qui déclinait de 80cm à 3.50m de profondeur a été en partie comblé et aménagé sur tout son pourtour intérieur d'espèce de passerelles en bois permettant d'y déambuler. L'aménagement en bois laisse apparaître le bord de l'ancien bassin et sa margelle de mosaïque bleue dont le motif évoque la Vague de Hokusai.
L'espace du grand bassin lui a été conservé dans sa volumétrie. On y retrouve les 3 niveaux d'antan: au niveau du bassin, les doubles cabines et douches, le 1er étage qui était à l'époque réservé aux groupes scolaires (où l'on retrouve aussi des espaces d'exposition) et le dernier niveau à balcon qui était alors réservé aux "pieds-chaussés". On peut aussi apercevoir la nouvelle structure de la voûte.