Après Absentia en 2011, qui n’était pas sorti en salle chez nous, le réalisateur Mike Flanagan revient cette année au film d’horreur avec Oculus, qui raconte comment une jeune femme tente d’innocenter son frère, accusé de meurtre, en démontrant que le crime est dû à un phénomène surnaturel. Le casting est notamment composé de Karen Gillian (Kaylie Russell), Brenton Thwaites (Tim Russell), Katie Sackhoff (Marie Russell), Rory Cochrane (Alan Russell) et James Lafferty (Michael).
N’étant pourtant pas un grand amateur de film d’horreur, je dois reconnaître que Oculus dispose tout de même d’une introduction plutôt efficace, qui donne clairement envie de découvrir la suite. D’abord parce qu’il subsiste volontairement beaucoup de zones d’ombre autour du passé des personnages, et que les différents flashbacks qui agrémentent l’histoire ne dévoilent les informations qu’avec parcimonie. Et ensuite car le procédé du miroir diabolique donne lieu ici à des concepts relativement originaux. Malheureusement, plus le film avance et plus il déçoit car les quelques bonnes idées du récit sont exploitées continuellement. Il en résulte du coup, au bout d’un moment, un manque de surprise énorme qui nuit considérablement à l’intérêt du film. Qui plus est, pour tenter de perturber le spectateur, le montage est délibérément confusant et mélange ainsi les événements présents avec ceux passés. Ce qui aurait pu être une excellente idée si le concept avait été maîtrisé jusqu’au bout. Malheureusement, ce n’est pas le cas puisque les incohérences s’accumulent tout du long et font perdre au long-métrage le peu de crédibilité dont il disposait au départ.
Côté casting, il est toujours bien difficile de se prononcer lorsqu’il s’agit d’un film d’horreur étant donné qu’il ne s’agit pas nécessairement d’un genre laissant beaucoup de place à l’interprétation des acteurs. Néanmoins, je dois dire que j’ai trouvé Karen Gillian et Katie Sackhoff relativement convaincantes dans leur rôle respectif. Elles disposent selon moi des quelques scènes les plus marquantes du film. Des scènes qui auraient toutefois certainement pu avoir un impact plus significatif sur le spectateur si elles n’étaient pas si prévisibles. C’est assurément le gros problème du long-métrage. Les ficelles sont tellement nombreuses qu’on finit par ne plus rien croire (à juste titre d’ailleurs) et même les séquences intéressantes tombent un peu à l’eau. Cependant, malgré l’utilisation quelque peu abusive des troubles entre rêve et réalité, l’aspect technique du film est quant à lui tout à fait honorable. Qu’il s’agisse de la mise en scène, de la photographie ou même des effets spéciaux, le rendu visuel est plutôt bon. Cela ne suffit bien sûr pas à rendre le film meilleur qu’il n’est, mais les aficionados qui recherchent davantage une ambiance qu’un scénario devraient ainsi peut-être y trouver leur compte.
En conclusion, Oculus est donc un film qui souffre de trop d’incohérences et de ficelles que pour réellement convaincre. Ni vraiment réussi, ni totalement raté, il peut néanmoins s’appuyer sur un casting qui fait le boulot et un aspect technique maîtrisé pour emporter les spectateurs les plus indulgents. Pas indispensable !