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Dark Clown, la clourophobie horrifique sur le déclin

Par Rémy Boeringer @eltcherillo

Dark Clown, la clourophobie horrifique sur le déclin

À la suite des nombreux films d’horreur à propos de coulrophobie, dont le plus connu est certainement Ça de Tommy Lee Wallace, inspiré par Stephen King, le petit dernier intitulé Dark Clown, réalisé par Conor MacMahon, vient de sortir en France, le 6 mai 2014, sous l’impulsion du magazine Mad Movies, deux ans après sa sortie irlandaise. Un slasher à l’ancienne, avec un brin d’humour, sujet oblige.

Stitches (Ross Noble), clown lubrique et antipathique, débarque à la fête d’anniversaire de Tom (Tommy Knight). Tom et ses turbulents camarades vont mettre à mal le spectacle du clown (qui ne semble pas vraiment motivé d’ailleurs). Les petites crapules vont commettre l’irréparable, et en lui envoyant un ballon dans la tête, le faire glisser sur un couteau de cuisine trônant dans le lave-vaisselle ouvert. Stiches, ressuscitait par une société secrète de clowns, va revenir six ans plus tard pour se venger, avec plus ou moins de goût, et d’imagination.

Dark Clown, la clourophobie horrifique sur le déclin

Stitches (Ross Noble)

Prévenons tout de suite les âmes les plus sensibles, Dark Clown ne fait pas l’économie de scènes plus gores les une que les autres. Au menu, vous aurez le droit à une trépanation, une éviscération, une décapitation, etc. Tout le panel nécessaire pour se livrer à une surenchère d’hémoglobine et de viscère. On apprécie quand les films de genre, aussi violent soit-il, serve un propos, ce n’est pas vraiment le cas ici. Stitches est désagréable et inspire une impression malsaine dès le départ, donc on ne compatit pas à sa destinée. Ce clown n’est pas un vrai personnage de méchant, plutôt le looser type.De plus, le personnage machiavélique qu’il devient n’est pas suffisamment original ou angoissant pour que l’on en garde un souvenir impérissable. Et la critique portant sur des gosses mal élevés n’est pas un motif qui semble légitimer une telle vengeance. En fait, ces enfants ne sont pas assez mauvais pour que l’on trouve du fun dans leurs supplices. Et surtout, les films de vengeance horrifique fonctionnent lorsque celui qui se venge a subi un véritable supplice. Ici, il ne s’agit que d’un accident survenu à cause de sales mioches. La mise en scène appuie sur les actes des gamins, comme s’ils méritaient un temps au purgatoire. Mais l’effet est raté, leur taquinerie restant assez convenue. Malgré ce scénario peu exaltant, Dark Clown peut se targuer de nous faire rire de temps à autre, comme lors de la ridicule course poursuite en bicyclette, où le clown revient en arrière n’arrivant pas à franchir une pente, et se met alors à porter le vélo. Ou bien encore, lorsque Stitches lance son nez à la recherche d’une victime potentielle. Ou comment, avec peu de moyen, oscillé entre le fantastique et le burlesque.

Dark Clown, la clourophobie horrifique sur le déclin

Tom (Thomas Knight)

Nominé quatre fois au Paris International Fantastic Film Festival, notamment dans la catégorie « Meilleur long métrage », le film n’a finalement rien raflé. Pour notre part, nous ne sommes pas sur que les nominations soit justifiées. Dark Clown ne brille ni par son originalité, ni par le fond, ni par la forme.

Rémy Boeringer

Pour voir la bande-annonce :


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