Oui car symbole d’une finance qui s’est crue toute puissante, il a été le déclencheur d’un vaste mouvement de restructurations et de régulations.
Jérôme Kerviel, de retour en France vient d’être incarcéré à la prison de Nice. Avec son nouveau positionnement, il suscite pourtant l’intérêt de la classe politique dans un contexte d’élections européennes où la finance est plus que jamais au cœur des débats.
L’affect négatif que le populisme entretient vis-à-vis des banques
M. Kerviel cristallise tout l’affect négatif que le populisme entretient vis-à-vis des banques, pour autant, a-t-il servi de leçon ? On peut l’affirmer : il est le symbole d’une finance qui s’est crue toute puissante et que la crise puis les régulateurs ont progressivement ramenée à la raison.
De nombreux changements
La Société Générale a tiré les leçons en termes de management et d’organisation en limogeant toute une ligne hiérarchique et dépensant des millions d’euros pour revoir toutes leurs procédures de contrôle et de gestion des risques.Quant à la profession bancaire, elle a su en tirer les conséquences en revoyant également les procédures de contrôle des risques et les modalités de motivation des traders, au dépend même d’une certaine cohérence au niveau international
La vague de régulation qui a suivi la crise a mis fin aux appétits sans limite d’une finance débridée. Au niveau européen cela s’est traduit par un coup de balancier sur-régulateur, pourtant, aujourd’hui comment appréhender le risque croissant de transfert de l’activité vers le shadow banking ? Comment trouver le bon équilibre entre stabilité du système financier et soutien à l’activité économique ?
À propos de l’auteur : Éric Delannoy est vice-président de Weave, cabinet de conseil en stratégie opérationnelle.