Embarquez en Porsche pour un road movie de la vie !
Tristesse club est une comédie dramatique réalisée par Vincent Mariette dont c'est le premier long-métrage. Emporté par un trio de charme, ce film est une sorte de road movie de la vie et des relations, qui vous fera tantôt sourire, tantôt compatir au sort, pas toujours réjouissant de ses personnages.
Le(s) plus
Le trio Ludivine Sagnier (Chloé) / Laurent Lafitte (Léon) / Vincent Macaigne (Bruno) est en grande forme pour ce film !
Ils délivrent une interprétation touchante et pleine de charme qui rend leurs personnages attachants et sincères. On sent une véritable alchimie entre eux et c'est un réel plaisir !
Léon est un loser, ex star du tennis, qui vit un divorce douloureux et reproduit avec son fils le même schéma que son père avec lui auparavant. Son frère, Bruno, avec qui les rapports sont très distants au départ, a réussi socialement et professionnellement, il gère une start-up spécialisée dans les rencontres amoureuses en ligne, ce qui est assez ironique quand on se rend compte qu'il est un « handicapé de l'amour ». Enfin, Chloé, personnage énigmatique et mystérieux, se laisse découvrir à mesure que l'histoire évolue...
Porté par un scénario bien construit, fin et intelligent, qui tourne, autour de la relation des deux frères, en boucle (scène dans le bar qui sera de nouveau présente à la fin). La mise en scène de Vincent Mariette est sobre et classique, mettant l'accent sur les relations (celle des deux frères notamment) et autour d'un personnage central mais pourtant absent tout du long, le père. Il est intéressant de constater que tout ce que nous apprenons de ce personnage se fait de manière subjective, au travers du regard des différents autres personnages et de la relation qu'ils entretenaient avec lui.
Le(s) moins
Bien qu'emmené par un charmant trio, l'histoire est sympathique sans pour autant nous captiver. On éprouve de la sympathie pour les personnages sans aller jusqu'à une réelle empathie ou attachement, peut-être à cause d'un manque de profondeur ?
Conclusion
Tristesse Club est une comédie dramatique charmante, porté par un trio dont l'interprétation est convaincante. On suit leurs aventures d'un regard bienveillant, mais sans jamais se sentir transporté par les émotions. L'idée de départ est intéressante mais il manque un petit je ne sais quoi à la recette pour faire de ce film sympathique un beau film... En même temps, soulignons que pour un premier long-métrage, Vincent Mariette s'en sort plutôt bien.
Ma note: 5/10
Tristesse Club
Synopsis : "Si vous aimez les jeux de pistes, les vieilles Porsche, les soeurs qui n'en sont pas, les pères pas vraiment morts, les lacs et leurs secrets: bienvenue au club."Réalisé par: Vincent Mariette / Avec: Ludivine Sagnier, Laurent Lafitte, Vincent Macaigne / Genre: Comédie dramatique / Nationalité: Français / Distributeur: Haut et Court
Durée: 1h30min / Date de sortie: 04 juin 2014
Plus d'informations !
-
Les Anecdotes !
Après avoir réalisé trois courts-métrages (Le Meilleur ami de l'homme, Double Mixte et Les Lézards), Vincent Mariette passe pour la première fois au format long-métrage avec Tristesse Club.Le réalisateur Vincent Mariette retrouve Vincent Macaigne après Les Lézards (2012) et Noémie Lvovsky après Le Meilleur ami de l'homme (2010).
Le tournage de Tristesse Club a pris pour cadre le département de la Savoie à l'été 2013 pour une durée de cinq semaines. Parmi les éléments de décors, on retrouve une vieille maison abandonnée bordée par le lac d'Aiguebelette et une Porsche 944 de couleur rouge datant de 1986.
Au-delà des comédiens, une bête à quatre pattes s'est invitée sur le tournage de Tristesse club. Ross, un vieux chien de 14 ans, participe à une scène avec le personnage de Léon, joué par Laurent Laffite.
Pour son premier long-métrage, le réalisateur Vincent Mariette a modifié un projet de fin d'études qu'il avait rendu pour la Fémis, d'où il est ressorti diplômé en 2009 en section scénario.
Le réalisateur Vincent Mariette explique l'association des termes "Tristesse" et Club" par la tonalité de son film, qui parle d'un sujet sombre - le deuil - mais avec légèreté. Sans savoir que l'intitulé du film renvoyait à une chanson de Houellebecq, le cinéaste aimait beaucoup l'idée de ce titre, qui sonne selon lui comme un nom de cocktail.
Quand Vincent Mariette évoque les artistes qui l'ont inspiré pour réaliser son premier long-métrage, Wes Anderson arrive en tête. En effet, le cinéaste confie être admiratif de la qualité sonore des films du réalisateur américain, ainsi que de "sa façon de ne pas trop souligner les choses, de les mettre légèrement à distance m'intéresse." Quant à sa galerie de personnages, il cite Bill Murray ou encore Jason Schwartzman, deux acteurs phares du cinéma andersonien.
L'image de Tristesse Club est un melting-pot de films qui ont marqué le cinéaste cinéphile : les long-métrages liés au chef opérateur Harris Savides (Zodiac, Birth) pour les scènes de jour, Margot at the Wedding de Noah Baumbach et Harold et Maud pour les touches automnales, ou encore le travail du photographe Gregory Crewdson pour les séquences nocturnes. Enfin, La Barbe à papa de Peter Bogdanovich hantait chaque jour le cinéaste sur le tournage.
Le compositeur de Tristesse Club, Rob, a puisé son inspiration dans les thèmes musicaux des films de Roman Polanski ou encore dans le morceau d'Armando Trovajoli dans Nous nous sommes tant aimés d'Ettore Scola.