Comme vous le savez du 22 au 25 mai 2014 400 000 européens étaient appelés aux urnes pour renouveler les 751 sièges du parlement . Au niveau européen, l’abstention atteint 43 %.
La construction Européenne a commencé en mars 1951 avec la création de Communauté Economique Européenne puis la signature du traité de Rome en mars 1957 a renforcé ce partenariat existant. Mais pourquoi nous sommes nous réconciliés avec nos ennemis d’hier ?
De l’histoire de la construction européenne
Pendant des siècles, les européens se sont entredéchirés lors de guerres sanglantes. Durant le vingtième siècle , notre continent a été le théâtre de nombreux conflits : la première guerre mondiale, la guerre d’Espagne, la seconde guerre mondiale, la guerre froide, la guerre en Tchéchénie, en Bosnie et en ex-Yougoslavie pour ne parler que des plus importants. La seconde guerre mondiale a été un conflit où le niveau d’inhumanité a atteint un niveau incroyable ou la haine de l’autre a conduit à mettre en place une politique d’extermination systématique à grande échelle. Cette barbarie fait partie aujourd’hui des heures noires de l’histoire européenne. Personne ne souhaite revivre cette période. Nous nous croyons à l’abri, mais il n’en ai rien. Rien n’est jamais gagné. La construction de l’Europe reste un combat de tous les jours. Nous devons défendre l’héritage de nos anciens qui sont parfois morts sur les champs de bataille.
Après 1945, la guerre froide a commencé avec la mise en place du rideau de fer en 1947. L’Europe était à nouveau divisée. A ce moment beaucoup ont craint le pire. Pourtant certains ont cru qu’il était nécessaire de donner corps au rêve européen. La réalisation de ce rêve passait par la réconciliation Franco-Allemande. Adenauer et De Gaulle ont mis la première pierre à ce bel édifice. Pour eux ce n’était pas gagné. Ils ont pourtant œuvré pour instaurer la paix dans cette région si sinistrée. L’enjeu était de taille. Des voix déjà s’opposaient et contestaient les décisions prises par les institutions européennes. D’autres ont marché dans leurs pas pour contribuer à enrichir cette union afin de concevoir un espace de libre échange et de libre circulation.
Jusque dans les années 1980, L’Union Européenne vivait pleinement son destin. L’erreur a peut-être été de soutenir l’Europe économique et d’oublier la dimension politique et sociale. Le libéralisme s’est emparé de l’Europe. L’Union Européenne n’a cessé de s’élargir. Aujourd’hui nous sommes 28. Certains pensent que nous sommes trop nombreux et veulent revenir à une Europe plus resserrée quand d’autres désirent encore pousser ses limites. Quelque soit son destin, il faut que chacun d’entre nous agisse pour que les fantômes du passé ne viennent pas nous hanter. En temps de crise, il faut se méfier. Le meilleur autant que le pire peut survenir. Soyons vigilants. L’avenir est dans nos mains. A nous de continuer à la porter vers une voie toujours plus démocratique.
Si l’Europe se trouve essoufflée c’est aussi à nous de lui donner un nouveau souffle. Cette nouvelle inspiration ne doit en aucun cas passer par les extrêmes encore moins l’extrême droite.
L’extrême droite ne doit pas gagner. Aujourd’hui elle se place malheureusement très haut dans les sondages. Elle recueille 25% des voix en France. Quelle infamie. On a beau se pincer pour croire en un mauvais rêve mais parfois la réalité rejoint les pires cauchemars. Le réveil paraît douloureux. Le Front National se délecte de cette victoire éclatante. Mais encore une fois, c’est l’abstention qui arrive en tête dans ce scrutin. Je dirai plutôt que c’est une défaite de la politique menée depuis les années 1980. Il faut aussi prendre ces partis au sérieux. Ils représentent une véritable menace. Tous veulent abandonner le navire pour se replier. En France Marine Le Pen veut revenir au Franc et retrouver nos frontières d’antan. Mais quelles frontières? Aujourd’hui les seules frontières existantes sont géographiques. Dans certains pays, il existe des divisions linguistiques. L’unité vaut mieux. N’avons-nous pas les mêmes racines culturelles ? Cette richesse doit être préservée pour nous garantir un avenir. Aujourd’hui s’offre à nous un défi. Un choix crucial pour savoir quelle Europe nous voulons. D’après les résultats, la décision pour ceux qui ont apporté leur voix est au conservatisme.
Vers la création d’une identité européenne?
Pourtant c’est une Europe fédéraliste qu’il faudrait. Fédéralisme ne signifie pas que chaque pays perdrait son identité. Mais son histoire coexisterait avec le destin de l’Europe. Pour pouvoir réaliser ce dessein, il faudrait peut-être nous présenter l’Europe sous de meilleurs auspices. Les médias ont leurs parts de responsabilité. En France les institutions de Bruxelles nous apparaissent lointaines. Leurs décisions sont perçues comme des diktats auxquels nous devons nous plier sans ciller. L’Eurosceptisme dépend aussi du message que l’on émet. Plus il nous semble hostile plus les citoyens verront l’Europe d’un mauvais œil. Réaliste ne veut pas dire angélique. Les politiques autant que les médias ont pour rôle de présenter l’Europe et de nous montrer que sa consolidation est fondamentale. L’Union Européenne avec le consentement de tous les chefs d’états qui la compose se doivent aussi de parler d’une seule voix. Pour avoir de la crédibilité, il faut pouvoir se faire entendre. Ainsi il faut délivrer un message clair sans fausses notes. Le salut de notre chère Europe passera par l’instauration d’une politique commune dans divers domaines comme l’économie, la finance, la fiscalité, les droits sociaux et sociétaux (sans à avoir à les tirer vers le bas). Rien n’est simple évidemment. Mais nous devons éviter les écueils du renoncement. Beaucoup de choses demeurent possible
Peu importe, les eurosceptiques n’ont pas empêché à l’Europe de proposer un modèle politique. La France et l’Allemagne sont le moteur de cette union. Aujourd’hui ce moteur est en panne mais n’est pas totalement mort. Il faut y croire. L’Europe en a connu d’autres. Son rejet s’explique par la crise mais aussi par la méconnaissance que beaucoup de citoyens ont de l’Europe. Nous en avons une vision parfois tronquée. L’Europe n’est pas responsable de la crise. Le problème n’est pas l’Europe mais les politiques qui y sont menées. Très libérales, parfois jugées trop libérales, elles sont considérées par beaucoup de citoyens comme insupportables. Pour ces détracteurs, elles empoisonnent notre vie quotidienne et l’euro est notre plus grand ennemi. Mais l’ennemi n’est pas toujours celui que l’on croit. Quoiqu’on en dise L’Union Européenne nous protège et nous apporte un niveau de vie décent. Les déficits que la plupart des pays européens connaissant sont en fait le fruit d’une mauvaise gestion des finances de chaque pays concerné. D’ailleurs les pays du nord de l’Europe s’en sorte globalement mieux que nous autres latins.
Aujourd’hui aux portes de l’Union Européenne se joue aussi l’avenir de l’Europe en Ukraine. La Russie a toujours un rapport dominateur avec ses anciennes républiques soviétiques. Pourtant l’URSS a commencé à se déliter le 9 novembre 1989 avec la chute du mur de Berlin.
L’idée de construire l’Europe ne date pas d’hier. En grand visionnaire Victor Hugo avait pensé les Etats-Unis D’Europe. Il voyait les Etats-Unis récemment formés comme un modèle démocratique. Fervent défenseur des droits de l’Homme, il pensait comme d’autre que l’union fait la force. Aux vues des résultats électoraux du jour, il se retourne sûrement dans sa tombe.
Les résultats des élections européennes en France:
Du populisme en France et en Europe
Avec 25% acquises en France le FN devient une force politique dangereuse dont notre rôle est de nous méfier et de contrer ses idées afin qu’elles cessent de progresser. En plus paradoxalement la France n’est la le pays où le taux est le plus élevé d’Europe. L’immigration n’est donc pas responsable de nos problèmes. l’immigration participe au dynamisme de notre société et à sa richesse culturelle. C’est un tort de croire qu’elle représente un frein. La seule bonne nouvelle c’est que les partis populistes européens ne sont pas uni. Le UKIP anglais juge même Marine Le Pen infréquentable, ouf! Ces élections ont largement montré que les partis conservateurs arrivaient en tête. Bien qu’ils soient conservateurs la plupart demeurent europhiles. Ils gardent la majorité au parlement avec plus de 500 sièges. Les eurosceptiques rentrent en nombre avec à leur tête les populistes. Cette réalité prouve que l’Europe reste divisée par rapport à son avenir. Le rêve européen connaît une crise. Aujourd’hui beaucoup d’européens ne sentent perdus et ne trouvent pas leur identité européenne. C’est normal elle reste en pleine construction. Vivre en communauté à plus de 500 millions s’apprend et ça ne se fait pas en un jour surtout lorsque les citoyens de ce mêmes ensemble ne partagent pas la même langue. Même si nous partageons un héritage commun, nous devons apprendre à nous écouter et à nous tourner les uns vers les autres. L’Union européenne compte désormais plus d’habitants que les Etats-Unis et ça ne n’est pas rien. L’Union Européenne représente un marché économique mais repose surtout sur des valeurs dont on doit tous être garantir.
L’Union fait la force c’est pour ça que face aux surtout nationaliste de certaines régions d’Ukraine influencées par son grand voisin russe, L’Europe aurait dû parler d’une seule voix et s’opposer catégoriquement à Poutine. Encore une fois, l’Union Européenne n’a pas été à la hauteur de ses ambitions démocratiques. Elle n’ a pas su défendre l’intégrité territoriale d’un de ses pays membres. Cette incohérence politique se ressent à l’échelle internationale. L’Union Européenne ne dispose pas d’une armée mais chaque pays membre envoient ses soldats en intervention. Cette réalité pose un problème de visibilité, car du coup on se sais vers quoi et où tend l’Europe. Toutes ces conditions brouillent nos repères et les plus méfiants préfèrent rejeter l’Europe par manque de compréhension. Être europhile demande d’avoir des convictions solides et d’essayer de convaincre un maximum de citoyens de rejoindre cette cause pour nous garantir un avenir moins sombre que l’avenir qui se dessine suite à la percée des partis d’extrêmes droite européens aux dernières élections et à la montée des conservatismes
Jessica Staffe