Le billet de JPROCK :
Retournez les crucifix , glorifiez les anges déchus , sortez l’hémoglobine, ce soir Mayhem débarque à l’AB
!
Grâce à son album De Mysteriis Dom Sathanas considéré comme la pierre angulaire du black métal mais aussi en raison des différents évènements qui ont jalonnés l’existence du groupe Mayhem a
acquis le statut de groupe culte.
Un peu d’histoire…
En 1984 Euronymous, NecroButcher et Manheim respectivement chant/guitare, basse et batterie fondent Mayhem avec Messiah au chant qui sera remplacé par Maniac en 1987.
Quelque temps plus tard Maniac fait une tentative de suicide et se retrouve pensionnaire dans un hôpital psychiatrique.
Il laisse alors sa place à Dead personnage inquiétant qui contribuera grandement à la réputation sulfureuse du band.
En 1991, Dead se suicide (eh oui !) et Euronymous apparemment membre du Inner Black Circle (organisation impliquée dans des incendies d'églises en Norvège au début des années 1990) laisse
entendre à la presse qu’il souhaitait conserver un des bras de Dead mais que ce serait difficile d’expliquer ça à la police.
Malsain Mayhem ? Troublant en tout cas.
Suite à la mort de Dead, les norvégiens accueillent Attila Csihar (Tormentor, Aborym) au chant ainsi que Varg Vikernes à la basse. Et l’histoire morbide continue lorsqu’en aout 1993 Vikernes
assassine Euronymous de 23 coups de couteaux et écope de 21 ans derrière les barreaux.
Ensuite le line up de Mayhem subit encore quelques changements avec le retour de Maniac viré en raison de son addiction à l’alcool pour se stabiliser depuis la fin des années nonante avec un
line-up moins extrême.
Tout le monde suit toujours ?
Ok, on attend les deux trois lecteurs qui sont largués et on rentre dans le vif du sujet.
Ce soir, le groupe qui fête ses 30 ans de carrière est précédé sur scène par Saille combo de
black métal symphonique from Belgium qui me fait bonne impression avec un set qui tient la route de bout en bout.
Place ensuite à Merrimack et là c’est une autre histoire.
Le groupe de black métal français fondé en 1994 a une belle expérience et une flopée d’albums à son actif mais ça ne l’empêche pas de nous livrer un set qui a tout de la bouillie sonore.
Après quatre titres réellement rouleau compresseur, je m’encoure littéralement vers le bar pour ne pas mourir sourd et de bien vilaine manière.
Ouf ! C’est bon quand ça s’arrête !
Heureusement avec Mayhem le spectacle va être de bien meilleure qualité tant au niveau musical qu’au niveau du show.
Sous sa capuche inquiétante, cape sur les épaules, Attila Csihar s’avance crucifix retourné en main et tête de mort dressée vers le ciel tel un grand prêtre de Satan. Autour de lui, Hellhammer ( drums), Necrobutcher (bass) et Teloch (guitars) déclenchent le feu de l’enfer pour notre plus grand plaisir.
De part et d’autre de la scène trois grands panneaux arborent avec fierté le logo du groupe tandis qu’une fumée épaisse et rougeâtre envahit la scène.
Le son est bon et la setlist retrace l’historique musical chaotique du groupe . Rien de plus normal, Mayhem en anglais signifie chaos !
On tremble et on jubile au son de "Pagan Fears", de "My Death", de « Psywar", de « Whore" et bien sur de l’incontournable "De Misteriis Dom Satanas ».
Le visage sanguinolent , Attila avec sa voix théâtralement gutturale et ses incantations glaçantes convainc les uns (et non pas les Huns, on pourrait le croire avec Attila !) et les autres, sceptiques et fans convaincus de puis toujours.
Et lorsque le band attaque "Freezing Moon » on se régale.
La messe noire black metal se termine au son de « Carnage" et "Pure Fucking Armageddon » puis le groupe serre quelques mains avant de se retirer et de laisser place à Hellhammer caché durant tout le show derrière sa diabolique batterie monstrueuse qui vient se planter bras levés vers le ciel en bord de scène pour un moment de gloire court mais intense.
Les membres actuels de Mayhem, plus équilibrés humainement et musicalement que ne l'étaient certains de leurs illustres prédécesseurs, maîtrisent parfaitement leur sujet, et ce soir ils nous ont prouvé que le combo maudit est considéré à raison comme l'un des groupes phares de la scène black de ces trois dernières décennies.
Indubitablement je suis convaincu qu' il nous réserve encore quelques belles années de messes païennes dans le futur.
Et caché quelque part dans la pénombre de ce mercredi de mai, Lucifer ricane et se frotte les mains…
Texte et photos : JPROCK.
Setlist :
Silvester Anfang
Pagan Fears
Deathcrush
Buried by Time and Dust
To Daimonion
Symbols of Bloodswords
My Death
A Time to Die
Psywar
Illuminate Eliminate
De Mysteriis Dom Sathanas
Whore
Chainsaw Gutsfuck
Freezing Moon
Carnage
Pure Fucking Armageddon