Après le triomphe de Tournée, présentée en 2010 en compétition officielle (prix de la mise en scène), Mathieu Amalric est de retour sur la croisette mais cette fois-ci dans le cadre d’Un Certain Regard avec La Chambre Bleue. Cette adaptation du roman de George Simenon a parfaitement sa place à l’écart de la compétition officielle. Ce récit appuie la singularité d’Amalric en tant que réalisateur et ne cesse de surprendre et séduire.
Ce film court (1h16 -un bonheur face aux films de minimum 2h en compet’) est un véritable objet d’art. Il possède une force et une maîtrise qui mettent le spectateur KO dès les premières minutes. Le cadrage en 1.33 (donnant à l’image une forme carré) provoque une sensation d’enfermement et d’étouffement des corps des acteurs. Amalric se joue des codes du cadrage avec brio en découpant les corps, les entremêlant ou encore en donnant une importance particulière aux fenêtres, portes, miroirs… autant de possibilités d’ouverture et de respiration qui au final ne sont là que pour oppresser encore plus. Venant s’ajouter à cet aspect technique, le cinéaste français décide lui aussi de miser sur la déconstruction chronologique (cf notre article sur Captives). Ce choix donne encore plus de puissance à son récit, car il ne cherche pas à nous en mettre plein les yeux. Il mêle avec brio reconstitution d’un fait divers criminel et passion amoureuse des deux protagonistes.
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