La dépossession de notre souveraineté au nom de la sainte libre-concurrence va peut-être franchir un nouveau cap. Le traité sur la zone de libre-échange transatlantique (TAFTA), négocié par la commission européenne, vise à faire croitre les échanges entre les USA et l’Europe en nivelant par le bas les normes commerciales et de qualité des produits. Ce choix vise à favoriser les échanges commerciaux avec les USA, et il y a peu de chance que nous sortions gagnant.
L’exemple du bœuf aux hormones est très frappant. Cette viande est 30% moins chère... Mais qui profitera de ce prix ?! Il ne fait pas de doute que les grands groupes sauront tirer parti de cette situation en achetant cette viande à bas coût sans répercuter de baisse sur le prix, augmentant ainsi leur marge. Ce choix économique mènera à une dégradation de la qualité de la viande présente sur nos étals. Devenues non-compétitives les exploitations labélisées, dont le but n’est pas le faible coût à n’importe quel prix, mais la qualité à prix raisonnable, n’auront d’autre choix que de fermer.
Cet exemple de manque de « compétitivité prix » de nos agriculteurs, ou de nos industries, n’est pas le seul point négatif. Le TAFTA permettra aux grands groupes agricoles, industriels, ou de services, de nous imposer leur loi. En ayant recours à des tribunaux privés pour condamner les pays refusant certains types de productions, les grands groupes bafoueront la souveraineté nationale. La France pourra alors se voir condamné à de lourdes amendes pour vouloir faire appliquer ses choix économiques sur son territoire. Les Gaz de Schiste, ou les OMG, sont deux exemples parmi tant d’autres, qui illustrent parfaitement les activités ou les produits qui pourraient s’implanter sur notre territoire passant outre la législation nationale.
Négocié dans le dos des citoyens par de la commission européenne, avec délégation d’un gouvernement revendiquant la défense du « made in France », cet accord ne fait que reprendre de précédentes tentatives comme l’Accord multilatéral sur l'investissement (AMI) de 1997, ou l'Accord commercial anti-contrefaçon de 2012. Or ces deux accords avaient déjà été rejetés à leur époque. Bel exemple de respect de la démocratie !
Ce choix anti-démocratique du gouvernement est dangereux pour notre économie, et nos emplois. Le groupe Socialiste à l’assemblée nationale le soutient. Il a fait retirer de la résolutiondéposée par le groupe Communiste, Républicains, et Citoyens, la disposition qui prévoyait la suspension des négociations de l’accord, amputant ainsi la résolution d’une grande partie de son intérêt. La droite, quant à elle, semble ne rien trouver à redire à un tel traité. Et ne parlons pas du FN qui reste dans une position démagogique en refusant de voter en PACA ou en Picardie pour des motions rejetant le traité, mais en affirmant devant les médias qu’ils luttent avec acharnement contre ce dernier…
Les Elus Front de Gauche PACA, réaffirment leur position et demandent :
- l’arrêt des négociations sur le Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP) dit Grand Marché Transatlantique du fait de l’absence de contrôle démocratique et de débat public sur les négociations en cours.
- la diffusion publique immédiate de l’ensemble des textes relatifs aux négociations du TTIP qui représentent une attaque sans précédent contre la démocratie.
- l'ouverture d'un débat national sur le GMT et plus généralement sur l’ensemble des accords de libre-échange impliquant la pleine participation des collectivités territoriales, des organisations syndicales et associatives, des organisations socioprofessionnelles et des populations.