Laborieuse année pour les Agents du Shield de Marvel qui n’ont pas spécialement emporté le public ni les critiques … mais qu’en est-il donc de cette première saison dans sa globalité ?
Pour apporter tout de même un peu de légitimité et inscrire cette série dans l’univers développé au cinéma, Joss Whedon et son frère ressuscitent donc l’agent Coulson incarné par Clark Cregg et l’entoure d’une équipe composée de deux gros bras et deux geeks pour nous embarquer dans des histoires de recherche d’artefacts étranges, de complots de multinationales …
Autant le dire tout de suite, le premier épisode n’est clairement pas à la hauteur de ce que l’on pouvait attendre. La réalisation de Joss Whedon y est complètement à la ramasse et les personnages sont présentés comme des clichés ambulants. Il est clair que l’auteur de Buffy, Firefly et Dollhouse est depuis passé à autre chose et qu’il fait ça à la va-vite pour laisser son frère se dépêtrer de cette entreprise purement pécuniaire de la part du studio. La suite ne sera donc pas mieux avec son méchant de la semaine, ses personnages interchangeables coincés dans l’avion qui leur sert de QG pendant leurs missions pour épargner le budget, son manque d’envergure et sa mythologie qui peine à prendre.
C’est clair, la série a du mal à trouver son rythme et son but. Et même si certaines lignes directrices gardent notre intérêt comme la recherche de la vérité sur la résurrection de Coulson ou le véritable camp de la nouvelle recrue Skye, ce ne sont pas les courtes apparitions clins d’œil de Maria Hill ou Nick Fury pendant 2 secondes à la fin d’un épisode qui vont vraiment nous aider. Néanmoins, petit à petit certains personnages comme le duo Fitz-Simmons deviennent attachants.
Il faudra toutefois attendre une bonne dizaine d’épisodes avant que la série ne prenne vraiment son départ. En ce sens, l’épisode lié à Thor avec la venue de Sif est certes déconnecté de la mythologie de la série mais donne le coup d’envoi d’un nouvel esprit. A partir de ce moment, la série adopte un ton qu’elle gardera pour la suite et devient plutôt plaisante à suivre avec des personnages plus à l’aise dans leurs baskets.
Encore mieux, à partir du moment où l’intrigue doit obligatoirement rejoindre les conséquences des événements se déroulant dans Captain America – le Soldat de l’Hiver qui impactent durement le Shield, alors la série trouve enfin son but et gagne à la fois en rythme, en enjeux et en consistance avec des rebondissements plus travaillés et des personnages qui se retrouvent moins creux avec des secrets qui font surface. Même la tête à claque Skye devient intéressante à suivre maintenant que tout le monde doit jouer cartes sur table. D’autant plus que l’arrivée de Bill Paxton dans le jeu vient ajouter un peu de sel à la série qui commence alors enfin à acquérir un bon capital sympathie.
Le final de la série est bien représentatif de cette dualité qui anime la série, un rapport ambigu avec le cinéma et le devoir de se développer une mythologie propre. A l’instar de Deathlock, la série peine donc à trouver son chemin pour devenir vraiment intéressante. Des progrès ont été faits cette saison, mais on espère maintenant que les scénaristes auront appris de leurs erreurs pour redémarrer avec un vrai but lors de leur seconde saison.