Cette étude vient enrichir la compréhension du rôle majeur joué par notre horloge biologique en montrant comment sa perturbation contribue à la maladie inflammatoire, en affectant la flore intestinale. Ces conclusions, publiées dans la revue PLoS ONE, montrent qu’un décalage des rythmes circadiens combiné avec un régime alimentaire à haute teneur en graisse et en sucre va favoriser la maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI).
Les chercheurs du Rush University Medical Center montrent que la perturbation du rythme circadien peut contribuer, via l’inflammation des intestins, à toute une série de maladies qui, parfois pourraient être prévenues, par voie alimentaire, soit par un régime alimentaire équilibré, soit par l’apport de pré-ou probiotiques permettant de réduire l’inflammation intestinale. L’inflammation est en effet impliquée dans un certain nombre de maladies dont les maladies cardiovasculaires et le cancer.
Cette étude, menée sur des souris aux cycles d’exposition lumière/obscurité inversés sur une base hebdomadaire donc au rythme circadien volontairement décalé, montre un microbiote perturbé (cliquer sur visuel de gauche) seulement en cas de régime alimentaire riche en graisses et en sucres (visuel de droite). Ces souris présentent ainsi des concentrations plus élevées de bactéries connues pour favoriser l’inflammation des intestins.Ces résultats précisent ainsi ceux d’études précédentes en montrant la subtilité des effets négatifs de la perturbation du rythme circadien. Les auteurs le décrivent comme un facteur favorisant et/ou exacerbant les maladies inflammatoires médiées en partie par un déséquilibre du microbiote intestinal.
L’importance d’un régime alimentaire équilibré en cas d’horloge déréglée : Alors que de nombreuses personnes ont leur horloge « déréglée » par la force des choses (travail, petits enfants, voyages…), l’étude montre toute l’importance d’un mode de vie sain et en particulier d’un régime alimentaire équilibré, pour réduire les effets néfastes de ces décalages circadiens. Au-delà, à partir de ces résultats, les chercheurs vont poursuivre leurs travaux sur les effets d’une horloge décalée sur le développement de maladies intestinales, dont le cancer du côlon, qui peut, en partie, être la conséquence d’une flore intestinale altérée.
Source: PLoS ONE May 21, 2014 DOI: 10.1371/journal.pone.0097500Circadian Disorganization Alters Intestinal Microbiota
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