Jean Claude Pirotte est mort ! Un dernier petit hommage ...

Publié le 25 mai 2014 par Michelsanto

Je viens d'apprendre la mort de Jean Claude Pirotte . Et suis très triste ! Ce touche à tout de génie était un des rois de la prose de langue française . Un poète d'une grande sensibilité aussi . Il lui arrivait de rédiger ses textes sur le coin d'une table , qu'il illustrait parfois d'un dessin et qu'il adressait à certains de ses amis. Serge Griggio, un peintre narbonnais de grand talent avec qui je discutais tout dernièrement encore de notre admiration commune pour Pirotte à la terrasse de " Chez Michèle " , sur les Barques de Cité , en possède quelques uns .

À l'occasion, j'ai écrit deux ou trois petites notes sur cet auteur . Comme je n'ai pas le coeur à en rajouter une autre en ce jour de ciel noir, je vous livre la plus récente publiée à l'occasion de la sortie de son dernier récit .

"Jean Claude Pirotte écrit des poèmes et des récits dans une langue magnifique.Né en Belgique sous la pluie… Il a exercé par défaut la profession d'avocat pendant onze ans; il défendait les exclus, les marginaux, des délinquants, les pauvres, les immigrés. Choisissant la cavale plutôt que la prison, faussement accusé de complicité d’évasion d’un de ses clients, il commence alors une vie d’errance et de clandestinités dans toute la France profonde, avec une prédilection pour les terres à vignobles ; jusqu'à se poser quelques temps dans l'Aude, dans une maison du village de Montolieu, près de l'église. Aujourd’hui, il vit à La Panne, bourgade flamande à 25 kilomètres de Dunkerque, dans le « capharnaüm d’un déménagement annoncé faute de droits d’auteurs suffisants pour assurer le droit d’ici demeurer... ». Cest donc de Flandres que nous vient ce dernier et merveilleux petit livre : « Brouillard, aux éditions du Cherche Midi. » Un voyage intérieur où il se souvient de ses lectures : Larbaud, Thomas, Dhôtel…, d’un village, de sa petite fille… Les phrases de Pirotte vous tombent dessus , et ne vous quitte plus leur douce et tendre mélancolie. Certaines, sur la vigne et le vin, sont sans doute parmi les plus belles qui aient jamais été écrites : « Je sais vraiment peu de choses. On croirait même que je ne sais rien. Il convient parfois de tromper son monde. J'écoute parler le vent qui vient de la mer avec son goût salin, et le terroir qui recueille la lumière du ciel et porte la vigne, j'écoute le feu qui brûle et accorde ses fibres, et je recueille aussi la parole silencieuse du temps. » Et celle ci encore: « Je crois, oui, je crois que la vie, le vin, ne cessent de nous ménager des surprises en nous restituant le passé, l'enfance, les belles images au détour d'une ruelle, ou dans l'éclat soudain de l'automne jaillissant d'un vignoble. » (Jean-Claude Pirotte, Autres arpents). Et enfin: « L'écriture est la quête d'un vin qui n'existe pas. » Lisez vite Pirotte ! "

Puisse ce dernier petit hommage vous inciter à vous plonger dans l'oeuvre de Jean Claude Pirotte ...

Contre-Regards : le blog de Michel Santo

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