Mardi dernier, beau jour d'essaimage. Après une journée d'épamprage dans le sauvignon blanc de Mirebeau, je me suis trouvé nez à nez avec un essaim d'abeilles sauvages qui avait élu domicile, pour un temps, sur la clôture du voisin et le tronc d'arbre mort. Surprenant, lorsque vous voyez cette masse noire, avec des reflets marron-foncé, provoqués par une sorte de froissement contrôlé des ailes de la colonie. Vous avez vraiment l'impression que c'est un seul individu qui respire et vous observe, tapi là.Après l'observation, place à l'action. C'est décidé, nous allons essayer "d'apprivoiser" cet essaim. A 22 h, nous revenons, avec mon épouse, équipés de pieds en cap, avec une ruchette, un tabouret pour poser la ruchette à la bonne hauteur, un poilon de cuisine, un enfumoir maison et une lampe.
C'est une drole de sensation que de mettre ses gants dans cette masse vivante sans blesser aucun insecte. En trois coups de poilon, la ruchette était presque pleine, et on apercevait bien le tronc d'arbre. Mais il restait encore des guerrières sur le bois. Prenant quelques secondes pour observer cette résistance, et à la lueur de la lampe, je vis pour la première fois une reine, la Reine. Majestueuse, lente, lourde, noire, en ne bougeant pas les ailes comme ses congénères (ne voulant pas m'agresser donc). Mettant un doigt de mon gant à sa hauteur, elle, acceptant l'offrande du transport, j'ai pu la faire rentrer dans la ruchette, sans aucun encombre. Magnifique.
3 jours après, la colonie avait déjà construit 4 cadres sur 5. Belle efficacité. Le fleurissement actuel, autour de Mirebeau en sureaux, chevre-feuille, troënes, bourraches et rosiers divers, offre un cadre fabuleux pour une implantation reussie de ces quelques 30 000 abeilles. Les toutes premières fleurs du Magnolia bi-centaire de Mirebeau ont éclo, ainsi que les premiers lys, concomitamment à celles de la Carménère, du Merlot et du Sauvignon blanc.
En espérant que la pluie froide des prochains jours ne vienne gâcher la fête des fleurs au Château Mirebeau !!!