L’économie politique, entre science et imposture

Par Alaindependant

L’économie politique, entre science et imposture idéologique...

Par Camille Loty Malebranche

La « science macroéconomique », une ironie plouto-idéologique permanente de la démocratie et du citoyen !

 La plus ignoble et aussi la plus grave des impostures d’experts de notre temps est celle des économistes qui font de l’idéologie dans les médias et veulent nous faire croire qu’il s’agit de science. Car c’est là où achoppent bien des rêves de liberté, de suprématie, et de condition meilleure des peuples qui votent. Puisque le votant, dans l’usage qu’il suppose démocratique du bulletin de vote, n’élit des représentants que pour améliorer son sort matériel et social dans une société plus libre, pourtant partout ce sort, son destin dans la société, lui échappe dans le jeu économique où les dés sont pipés par les establishments ploutocrates. Malgré ses contributions civiles et politiques, les mécanismes de l’activité des puissants agents économiques font du votant un patient qui subit les décisions de ses élus. En effet, les représentants que les votants élisent à la tête de nos soi disant démocraties sont toujours, dès le départ, pris dans les structures ludiques de l’économie et de ses règles fixées par les barons supranationaux et, disons-le, supra-étatiques de l’industrie et du commerce au nom de qui procèdent les financiers spéculateurs des bourses.

Idéologie et science, une confusion à saper.

L’idéologie est, de la plus belle définition, l’entreprise de subvertir ce qui est strictement le fait d’un pouvoir profane en chose sacrée par l’appel à l’acte de foi des masses où les péremptions intéressées des puissants décideurs sont présentées comme transcendant la volonté des hommes et imposées de façon naturelle aux gouvernés. Pour dire bref, l’idéologie en tant que ce qui présente la manière de voir de l’establishment d’un type de société donnée, vision dominante parce qu’appliquée par l’État et fortement médiatisée (en l’occurrence, celle de la société de marché du libéralisme contemporain) tend, dans une société d’extrême illégalité, au mensonge et à la violence du contrôle des consciences pour se justifier. Alors que la science est en soi neutre au départ et se soucie strictement des lois permanentes et des raisonnements méthodiquement ancrés dans les démonstrations de ces lois sans jamais prétendre être naturellement transcendante se contentant, dans un contexte social, d’éclairer l’action des gouvernants sans jamais prétendre prédéterminer les choix politiques au point de se substituer à la politique d’État. Fort de cette courte distinction, il faut voir que l’économie n’est donc science que dans le champ des calculs relevant des différentes branches et lois mathématiques pérennes lui permettant d’évaluer le coût de production et d’échange des biens et services, et sa contribution méthodique à la gestion des ressources tant à l’échelle micro que macro. Hormis cela, dès que l’économie se mêle d’exiger un type de société à l’État, elle est une part de la weltanschauung des maîtres du social et donc, idéologie. Qu’on l’appelle économie politique ou macroéconomie, et quel que soient les postulats ou les prédicats (dirigée, libre, libérale, démocratique, collectiviste) qui lui sont associés dans les jargons courants y référant selon la lubie des spécialistes généralement superbement stipendiés, l’économie, lorsqu’elle concerne et implique la politique des états, est strictement idéologie dans ses choix. Et par là, parce que les puissantes chaînes de médias sont part du système libéral et hypercapitaliste actuel, l’économie est la grande mystificatrice moderne du pouvoir de la ploutocratie matoise qui feint de l’associer constamment et artificiellement aux droits démocratiques des peuples au moment où elle est de fait, une kunée qui dissimule les pires politiques paupérisatrices des masses et les plus vils crimes contre l’humanité. Car l’économie politique n’est pas qu’une affaire d’économistes mais le plan social tracé à l’instigation des ploutocrates, selon lequel est dessiné le sort des peuples par l’État contemporain totalement subordonné à la poignée des Pdg de sociétés privées, pour la plupart multinationales, dont le seul but est en fait microéconomique, c’est-à-dire : le profit des actionnaires.

Le monde de la surinformation contemporaine - cette information ploutocratique des grands médias, qui, telle une mer déchaînée, nous noie par ses vagues - est donc celui du mensonge désinformant permanent pour la sujétion des majorités exploitées, expropriées, paupérisées de la planète et des pays qui se font dire qu’elles sont coupables de leur misère. C’est aussi un monde de camouflet d’une poignée du nord aux états de la périphérie, détruits par les politiques impérialistes des pays riches qui, après le colonialisme formel, ne cessent de financer des partis politiques factices et de propulser leurs politiciens larbins partout au monde à grands coups d’argent pour garder le contrôle des leviers du pouvoir dans le Sud.

 Ainsi, l’économiste vedette sentencieux, au plus fort de sa superbe de placeur de mots et de moralisateur proférateur d’apophtegmes visant à nous protéger de récession que nos comportements de peuple peuvent engendrer, n’est en fait qu’une putain maniérée et menteuse qui vient séduire idéologiquement par le prétexte de la science, la masse des victimes de l’économie triomphante ploutocratique. Économistes ogres qui psalmodient toujours par leur apologétique d’experts, les compagnies et leurs financiers responsables de nombreuses récessions et souffrances planifiées par soit leur gestion de maximisation extrême du profit soit les spéculations boursières qu’elles commanditent pour influencer le marché soit leur pression sur les gouvernements pour que l’État se désengage de sa mission sociale au profit des sociétés privées. Car antidémocratiques et franchement tyranniques, les cossus maîtres des compagnies sont les premiers ennemis publics des peuples par leur guerre despotique livrée aux programmes sociaux d’État, je cite le droit démocratique des peuples de profiter de l’immense richesse mondiale appartenant à tous parce que produite par tous mais crapuleusement et vampiristement monopolisée par quelques riches surhommes des compagnies et leurs associés du système bancaire et financier. Il faut le dire et se le redire : en dehors des calculs et prospectives strictement techniques que tous - une fois dotés des prérequis scolaires, peuvent étudier à des écoles supérieures spécialisées les dispensant sous forme de cours - les suggestions politiques bonimenteuses des économistes sur les médias où ces économistes se permettent de nous réclamer sans cesse des sacrifices, de nous accuser de ne pas assez travailler, d’être responsables de nos sous-emplois ou du chômage, ne sont qu’impostures idéologiques. Imposture idéologique aussi que leur déblatération contre les pays du Sud mal gérés, toujours présentés sociocentristement par la presse du Nord comme des alterhumanités plus ou moins inférieures, en disculpant la bestiale responsabilité du Nord dans cette gabegie évidente par son interventionnisme altérant la politique contre les vœux et choix des peuples du Sud ! Impostures qui détournent le regard des victimes de l’idéologie économique en faisant diversion pseudo-éthique par la culpabilisation des exploités, le blâme des agressés ruinés de l’ordre social institué par les prédateurs d’une ploutocratie anonyme derrière les ignominies politiques des États du Nord qui empêchent autant leur peuple que ceux du Sud de choisir leur destin économique. Pure sociodicée abjecte et criminelle contre l’humanité. Aucun mot non plus de nos Charon économistes contre la mafia financière autorisée qui influe souvent sur les bourses et plonge le monde dans des crises factices tout en bombardant l’opinion publique de bobards pour se justifier en jouissant du marché noir qui accompagne lesdites crises. Alors la question qui se pose : de quel droit l’interprétation spécialisée idéologique de l’activité économique en bonne partie déterminée par des politiques financières des bourses et des tendances de marché priorisées par les géants magnats industriels et commerçants, devrait s’ériger en une prédication morale voire en prescription transcendante aux majorités qui, déjà, les subissent ? Cette homilétique affairiste de spécialistes à posture hiératique, n’est pas de la science mais un déni du droit à la vérité et au respect dû aux peuples. Connivence et complot d’un monde des affaires - de plus en plus luxuriant grâce à la manne de l’économie virtuelle via la spéculation boursière - et de l’État contre la société globale bafouée pour les sociétés privées.

L’heure doit être à la reprise en main de leur sort par les peuples, reprise en main qui ne peut se faire qu’après avoir rejeté, exorcisé l’obscénité de cette sorte d’immense lupanar public et maudit que constitue la grande presse prostituée qui séduit le populo par l’expertise mensongère et les ragots d’une surinformation dénaturée, taillée sur mesure pour plaire à leurs patrons ploutocrates.

 En faisant accroire qu’ils sont les seuls à pouvoir comprendre ce qui est essentiel dans la vie quotidienne de tous, je cite l’économie, l’économiste officiel et prêcheur des médias, est le pire des imposteurs mystificateurs, le justificateur des maffieux autorisés des grandes sociétés privées menant la planète comme une nébuleuse terroriste, infernale pour les majorités, dans le dos de L’État manipulé, dénaturé aux commandes des états. État moloch tourné férocement contre les citoyens, pourtant seule fin logique et naturelle de l’État dont ils sont la raison d’être.

Économie des experts médiatisés, imposture idéologique.

L’économie politique prêchée comme une liturgie aux médias avec toutes les raisons transcendantes artificielles de maintien du statu quo, d’exclusion des secteurs populaires gardés volontairement misérables, n’est qu’un stratagème cynique, une sadique argutie pour confner les pauvres et les travailleurs précaires au stade d’armée de réserve du capitalisme, prêts à accepter n’importe quoi pour se sortir des pires dettes et embarras pécuniaires ! Le tout selon une imposture gigantesque qui ne répond à aucun principe épistémologique de la science mais qu’habilement les fabulations médiatiques alliées aux experts économistes vedettes, stars prostituées de l’oligarchie ploutocratique, imposent à l’opinion publique. L’on comprend, dans ce contexte d’économie politique néolibérale, que les riches compagnies qui pressent l’État à abandonner toute aide aux masses et tout programme social sous prétexte de créer des emplois - mendient des subventions et de fait, se font aider grassement avec l’argent des contribuables par la prodigalité gouvernementale tout en menaçant de délocaliser si elles n’en reçoivent pas, et qui délocalisent malgré tout un ou deux ans après pour s’installer ailleurs dans des paradis fiscaux et à main d’œuvre quasi gratuite au sud, sans avoir de compte à rendre - ne soient jamais critiquées mais absoutes, justifiées par nos économistes moralistes. Pas plus qu’elles (ces compagnies) ne sont poursuivies par les gouvernements subventionnant. L’exemple du géant informatique Dell - qui s’est fait financer 5000 dollars par le gouvernement comme condition d’ouverture d’un centre d’appel à Ottawa pour chaque individu employé en février 2006, et qui vient de fermer ledit centre d’appel en avril 2008 sans aucune autre explication sinon que leur communiqué stipulant qu’« Ottawa n’est pas une ville rentable pour des centres d’appel » - est probant. Pour revenir à la macroéconomie, dès qu’elle impose un mode de gestion et de vie comme étant la Voie Naturelle inexorable et inévitable de la société globale, selon une économie politique suprahumaine et transcendante vis-à-vis du citoyen considérée immanente à la nature des choses où elle incarne le Bien, la Nécessité inéluctable des hommes ; elle délaisse grossièrement la sphère contingente du profane qui caractérise les sciences sociales et humaines pour s’ériger en métaphysique séculière agressive. En loi cosmique ! Cela est d’ailleurs toujours la méthode inhérente à toute idéologie d’exploitation de l’homme par l’homme de se constituer naturalisme incontournable et inviolable comme une sorte de théologie sans Dieu afin de régner en indubitable non questionnable aux dépens des exploités. Imposture cultuelle donc d’un « sacré » sociopolitique, d’un rite laïc grotesque de manipulation des consciences. L’économie politique, parce qu’elle détermine la condition sociale concrète des individus, est l’un des plus lugubres instruments de moulage des vies ; la plus terrible et la pire entreprise d’expropriation du destin individuel et collectif de l’homme par l’institution sociale réifiante et phagocytante entre les mains des ploutocrates. L’économie politique capitaliste néolibérale est un behaviourisme structurel infernal de l’ordre systémique ploutocratique dans sa prégnance systématique au quotidien des individus. Comme toute idéologie est pouvoir, l’économie politique capitaliste néolibérale est un pouvoir mangeur d’homme qui se fonde sur la structure financière d’une mafia internationale richissime percevant les peuples uniquement comme instruments de production, de consommation et donc d’enrichissement de l’establishment qui constitue l’oligarchie ploutocratique mondial au dédain des états. Parce qu’elle passe par la désinformation, la seule force d’atténuation de cette imposture idéologique est l’information totale que la presse alternative peut et doit dispenser contre le mensonge, les demi-vérités et les contrevérités des grands médias courants.

L’économie politique, la macroéconomie appliquée, est chose trop socialement impliquée et trop humainement concernée pour être abandonnée aux économistes, aux experts et aux politiciens.

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE