Qu'est-ce que la croissance ? Ce blog s'interroge régulièrement sur cette question. Dernière livraison :
La société est faite par une bataille entre idées. L'idée qui donne un avantage à un groupe humain gagne. Soit elle permet au dit groupe humain de dominer les autres, soit elle est adoptée par dits les autres. Jusque-là, rien de nouveau, c'est la théorie de memes de Richard Dawkins. (L'exemple de l'Arabie Saoudite.)
Cet avantage c'est la résilience. C'est à dire la capacité à utiliser l'aléa, le choc, pour se développer. Croissance. Cette idée de résilience résout de manière inattendue un problème apparemment insoluble. La cohabitation de la sélection naturelle, à court terme, avec un nécessaire souci du long terme. Adam Smith parle de "main invisible" du marché. La résilience n'en a pas besoin. La résilience fait que l'avantage à court terme est aussi un avantage à long terme !
Qu'est-ce que la résilience ? C'est une sort de capital de transformation, une accumulation de savoir faire, d'expérience. (Je serais bien incapable de le mesurer, malheureusement.)
Autrement dit, la croissance, la vraie, serait l'augmentation de la résilience de l'espèce humaine. Plus nous croissons, plus nous devenons indestructibles. Puisque les chocs nous renforcent.
Application. L'individualisme occidental aurait pris l'avantage sur les autres cultures par le capitalisme qui est justement une accumulation. Comme le dit un précédent billet, il est possible qu'il ait permis une croissance de capacité de production. En effet, la machine, en particulier, permet d'emmagasiner du savoir-faire. Mais aussi (transport, Internet) de relier les hommes partout dans le monde, et de les faire profiter de leur savoir collectif. Et la médecine et le bien être, parce qu'ils augmentent le nombre d'individus et leur durée de vie, font croître la base installée de connaissances et de production de connaissances.
Cependant le problème de l'individualisme est que lorsqu'il manque d'opportunités externes, ou de génie, comme aujourd'hui, il se retourne contre la société et la détruit.
(D'une certaine façon, le PIB, et le mécanisme d'échange qu'est le marché sont des approximations de ce phénomène.)