Parfois, on peut se demander si le titre d’un livre n’est pas prédestiné. En tout cas, c’est ce que je me suis demandée avec « La malédiction d’Azazel ».
Ce livre, je l’avais coché parmi d’autres lors d’une masse critique de Babelio. C’était en janvier dernier. Je l’ai attendu, attendu, il n’est jamais venu. J’ai prévenu plusieurs fois le site pour dire que je n’avais toujours pas le livre… En avril, je reçois un recommandé de la poste, pour un colis à aller chercher. Le livre ??? Je vais donc à la Poste récupérer ledit colis. Le monsieur va dans la réserve… revient les mains vides. Tape sur son ordinateur, l’air inquiet. Se parle à lui-même « bah oui, il est bien enregistré. Bah il est où ? C’est bien ce bureau de poste ? Bah oui pourtant ? ». Appelle sa collègue. « Dis, y a des colis qui ont été déplacés ? ». « Non » dit la collègue. Retourne dans la réserve. Revient les mains vides. Appelle un autre collègue qui cherche avec lui. Et revient enfin avec mon colis. Ouf ! J’ai mon enveloppe, avec un livre dedans. Et même pas abîmée, en plus !
La malédiction d’Azazel aura donc mis 3 mois à arriver jusqu’à chez moi !!
Synopsis
La Malédiction d’Azazel se présente comme la transcription d’un manuscrit syriaque retrouvé par un chercheur au milieu de ruines antiques aux alentours d’Alep. Ecrit par Hiba, un moine égyptien du Vème siècle, le manuscrit raconte la vie du narrateur venu à Alexandrie pour faire des études de médecine et parfaire ses connaissances en théologie. Animé d’une foi fervente, Hiba est cependant vite horrifié par la violence religieuse des chrétiens, notamment par le lynchage de la grande philosophe platonicienne Hypathie. Parti ensuite à Jérusalem puis à Antioche, il est alors confronté aux controverses théologiques qui déchirent le christianisme : les partisans de Nestorius (un homme dont il a pu apprécier les qualités humaines) sont de plus en plus inquiétés par ceux de l’évêque tout-puissant Cyrille d’Alexandrie, jusqu’à leur exclusion définitive et leur persécution comme hérétiques. Ainsi triomphe Azazel (un des noms de Satan dans la Bible), l’ange de la division, voix intérieure qui pousse notre moine à tout décrire de ces turpitudes religieuses, comme de ses propres doutes et de ses passions amoureuses.
Mon avis
Après toutes ces péripéties, vous pensez bien que j’avais hâte de me mettre dans cette lecture. Parce que si je l’ai choisi lors de la masse critique, c’est que je trouvais le résumé très prometteur.
Alors, j’ai commencé à lire… et très rapidement je me suis rendue compte que cette lecture allait être compliquée.
L’histoire en elle-même est intéressante. A travers les écrits d’un moine egyptien du Vème siècle, nous découvrons les débuts du christianisme, les luttes qui opposent cette nouvelle religion aux anciennes. Et il faut bien avouer que les Chrétiens avaient une certaine propension à répandre le sang pour justifier le « salut du christ notre sauveur ». Mais c’est aussi un affontement au sein même de la religion chrétienne qui est au cœur de ce récit.
Ces évènements nous sont narrés par Hiba, le moine Egyptien. J’ai trouvé que souvent ses réflexions étaient pleines d’intérêt et de bon sens. Mais j’ai surtout apprécié le fait de voir en parmanence l’homme derrière le moine. Il dit ses espérances et ses craintes par rapport à son état d’Homme, mais aussi en ce qui concerne la religion chrétienne qu’il a parfois bien du mal à assumer. Et comme on peut le comprendre, quand les plus fervents défenseurs de la foi s’expriment à coup d’épée ou de lapidation !
Le problème, c’est que je n’ai pas accroché au style. L’idée des parchemins retrouvés est bonne… mais pour moi il manquait quelque chose pour donner plus de dynamique au récit. En fait, je crois que j’aurais voulu avoir un autre point de vue qui vienne se superposer. Plusieurs fois, j’ai ressenti de la monotonie pendant ma lecture, malgré les faits ô combien intéressants qui y sont racontés. J’avais vraiment l’impression de stagner sur certains passages, qui selon moi traînaient trop en longueur. Et finalement, je n’ai jamais vraiment réussi à être captivée par ce livre, et j’avoue avoir eu du mal à le terminer. Ce que j’ai regretté car le contexte historique m’a grandement intéressé.
Oui, la malédiction m’a poursuivie jusqu’au bout ^^
Pour finir, je remercie Babelio et les éditions Albin Michel pour cette lecture.
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