A trois semaines de la Coupe du Monde, les protestations contre les dépenses du gouvernement continuent de s’élever dans les rues brésiliennes. Un homme, Paulo Ito, graphiste urbain, vient de créer un véritable phénomène viral : une oeuvre dénonçant les relations compliquées entre le peuple brésilien et les hautes instances du pays et du football.
Un enfant qui pleure à table, avec un ballon de foot en guise de repas. Voilà toute la détresse ressentie actuellement au Brésil et retranscrite dans cette oeuvre de Paulo Ito, réalisée en Mai sur le mur d’une école de Sao Paulo. Partagée des dizaines de milliers de fois sur les réseaux sociaux et entraînant une pluie de réactions, la peinture murale est devenue, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, un véritable symbole à la vague de contestations qui n’en finit plus de durer sur les terres brasileiro.
« Cette image ne fait qu’illustrer ce que les gens ressentent actuellement » a déclaré l’auteur, surpris par la puissance du message relayé par son oeuvre. « La vérité est que la situation est devenue tellement compliquée au Brésil qu’on ne sait plus par où commencer. » Des propos recueillis par Slate, à l’heure où Sao Paulo est toujours le théâtre de manifestations violentes, emmenées par des jets de pierres, l’occupation des lieux publics, et des slogans retentissants tels que « Fifa, rentre chez toi », « Pour qui est cette Coupe du monde ? », « La Coupe du monde n’aura pas lieu ».
« Je ne veux pas dire que personne ne s’occupe de la pauvreté dans notre pays, » a conclu Paolo Ito, « mais nous sommes aujourd’hui dans l’obligation de montrer au monde et à nous même que la situation reste critique. » Alors que le coup d’envoi du Mondial 2014 est prévu le 12 juin prochain, les interrogations se multiplient concernant les conditions de déroulement du Mondial. Est-il réellement moral de disputer la compétition dans un contexte social au plus bas ? Michel Platini avait fait part de son avis déclarant simplement au peuple brésilien « Faites un effort pendant un mois, calmez-vous ». Pas sûr que son message fasse l’unanimité au pays.