Belledonne et ses torrents
Quelques jours de vacances se profilent. Ce matin, je pars tardivement, après avoir beaucoup tergiversé la veille pour me lancer dans quelque chose. Départ à 7h30 de Lyon pour la Belledonne. Vue l'heure, et puis la fatigue, je n'envisage qu'un petit repérage vers Allemont, coin que je ne connais pas. On verra bien.Montée face aux Grandes Rousses
Il est presque 10h quand je lace mes chaussures au parking Coteyssard (1275m). A une heure pareille, je suis normalement déjà en haut. Bon. Il fait beau, plus que je ne m'y serais attendu, et le départ en face des Grandes Rousses, dans une forêt entaillée par les torrents, petits et grands (un peu plus), met en jambes. Le lac de Belledonne est annoncé en 3h35.
La grande traversée forestière est agréable et facile : on monte efficacement. C'est la zone du tétra-lyre... Un panneau sur un arbre nous invite à ne pas quitter le sentier pour ne pas le déranger. Seulement, le regardant en passant, je ne vois pas l'arbre suivant et son balisage. Je poursuis donc sur un sentier qui, au bout de quelques mètres, montre qu'il n'est plus entretenu, et finalement se dérobe sous mes pieds un peu plus loin. Diantre! Je me retrouve au milieu de nulle part. Ça tombe bien, je n'ai pas de carte. J'ai l'impression d'apercevoir une sente plus haut, je la rejoins, plutôt que de refaire 150m en arrière. Mais niet. En revanche, je tombe nez à nez avec quelques mouflons qui passaient par là.
Mouflons
Me voilà bien embarrassé, de toute façon j'ai perdu le sentier à l'abandon. Il faut monter, ça, c'est sûr. Mais je ne sais pas si le chemin poursuit la traversée au-dessus de moi, où s'il a changé de direction au moment où je l'ai perdu. Je poursuis la traversée, un peu, tant bien que mal, passant sur, sous, entre les arbres morts, dans des pentes assez glissantes et pénibles. Heureusement, je ne surprends pas de coq, ce qui ne suffit pas à prouver que je n'en ai pas dérangé.
Pulsatille
Direction le Pas du Bessey
Au bout d'un moment, il devient évident que le sentier n'est pas au-dessus de moi, et je change donc de direction pour la fin de la montée. Après avoir traversé quelques névés, je vois du ciel bleu qui annonce une petite clairière : je tombe pile sur la cabane du Chazeau (1777m). Champs de pensées. Glaciers en face.Soldanelles
Après une petite pause, je me dirige vers le Pas du Bessey (2000m), que l'on gagne par une agréable traversée. De là, on peut contempler la dernière traversée avant le verrou à gravir pour atteindre le lac de Belledonne. En ce 23 mai, c'est encore bien enneigé, à partir de là. La traversée est un peu, et parfois très déversante. Même si la neige est molle, je ne suis pas mécontent d'avoir les crampons. Parce que, maintenant que je suis là, autant aller au lac.
Depuis le Pas de Bessey : la traversée jusqu'au verrou à remonter, en contrebas du Grand Pic
Lac de Belledonne
Traversée facile et vite avalée, en contemplant le cirque du Grand Charnier, et le Grand Pic de Belledonne. A sa gauche, le col de Belledonne, accès pour la Croix de Belledonne... Vu d'ici, c'est particulièrement impressionnant... Et même inaccessible en cette saison, avec ces grands bruits d'avalanche de neige et de roches, en cette saison. Mais, même en été, ça doit être une bavante.Le Col
Le lac (2174m), encore gelé, laisse à voir quelques jolies couleurs, quand même. Ça valait la peine. Il est à peine 12h. Malgré mes déboires forestiers, j'ai mis moins de 2h pour monter, et ça tombe bien. Allez, un petit thé, une petite pause, et je redescends, profitant des névés pour dévaler facilement les pentes. Retour à 13h30. Il fallait ça pour lancer les vacances.Lac de Belledonne