Le vapotage fait un tabac !

Un scandale à l’état pur – ou presque. Le tabac tue massivement et il continuera de tuer prématurément. C’est pourquoi, nous, pauvres fumeurs, avons investit massivement dans cette cigarette 2.0. Même si la cigarette électronique crée toujours la polémique – cancérigène or not cancérigène, that is the question – elle a le mérite d’avoir fait reculer le tabagisme en France.

Comment cela fonctionne

Le magasin de cigarettes électroniques, c’est devenu le nouveau commerce de proximité, enfin que dis-je, il y en a plus dans ma rue que de boulangeries. Mais savez-vous tout dessus ? Tout d’abord, cette cigarette a été créée il y a déjà 10 ans de cela par un chercheur en médecine chinois, Hoan Lik. Elle est composée d’une batterie et d’un atomiseur (réservoir qui transforme le liquide en vapeur). Ensuite, chacun choisit son parfum avec sa dose de nicotine. Quant au prix, le flacon avoisine les 6/7€ et contient l’équivalent de 7 paquets de cigarettes.

A qui profite ce nouveau business ? Avant tout à des constructeurs chinois. La plus grande partie des cigarettes est fabriquée en Chine. Le produit, est quant à lui conçu en France. Remarquez, il vaut mieux, parce que déjà que la tête de mort en gros sur le flacon ne m’inspire pas confiance, si en plus vous rajoutez un « Made in China », le mélange se doit d’être explosif !

Trêve de plaisanterie, on compte 13 000 points de vente dans l’hexagone, pour un public âgé en moyenne de 25 à 45 ans. En parallèle, les substituts nicotiniques tels que les patchs accusent une baisse de leurs ventes. Néanmoins, la e-cigarette n’est pas encadrée par les textes. Est-ce un médicament ou un produit du tabac ? La question se fait ressentir sur sa fiscalité : elle est taxée à 20% contre 80% pour la véritable cigarette. La commission Européenne de Bruxelles réclame la vente des cigarettes électroniques dans les pharmacies.

La cigarette électronique fait reculer le tabagisme en France

C’est désormais officiel, la cigarette électronique a fait reculer le tabagisme en France, selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), qui vient de publier les chiffres définitifs pour le marché du tabac en 2013 ; et ils sont spectaculaires. Les ventes de cigarettes ont chuté de 7,6%, un recul sans précédent depuis les fortes hausses de prix de 2003 et 2004. Les buralistes ont vendu 47,5 milliards de cigarettes l’an dernier, 4 milliards de moins qu’en 2012. Le tabac à rouler, quant à lui, continue certes de progresser, mais beaucoup moins vite (+2,6%). Pour la première fois, le volume de ventes de tabac passe sous la barre des 60 millions de tonnes. A titre de comparaison, en 2007, un paquet coutait 5€ et les ventes de cigarettes représentaient 54,9 milliards d’unités. Pour ce qui est de la cigarette électronique, 8 à 9 millions de français l’auraient déjà utilisée mais seuls un à deux millions l’utilisent quotidiennement. Si, les jeunes sont nombreux à l’avoir essayée, elle touche principalement les 25-45 ans pour un usage régulier. Cette baisse peut s’expliquer d’une part par la forte hausse du prix du paquet (qui est à 7€) et d’autre part, par la démocratisation de la e-cigarette. Les buralistes mettent en cause la validité de ces chiffres de vente en soulignant que la contrebande de cigarettes achetées à l’étranger, dans la rue ou sur internet, est passée de 3% en 2003 à 25 % aujourd’hui, soit selon eux, 3,5 à 4 milliards de recettes fiscales perdues.

La question qu’on peut tous se poser : le vapotage aide-t-il à arrêter complètement de fumer ? Seuls1% des personnes interrogées déclarent avoir totalement arrêté. Mais deux tiers des vapoteurs ont réduit leur consommation. Or, la Haute Autorité de Santé a officiellement toléré la e-cigarette pour arrêter de fumer.

L’impact serait modéré, d’autant plus que le boom de la cigarette 2.0 est récent : avril-mai 2013. Pourtant, le nombre de fumeurs semble bien reculer. Entre 26 % et 29 % des 15-75 ans déclarent fumer actuellement contre 34% de la population en 2010.

L’OFDT appelle toutefois à interpréter ces chiffres avec précaution, étant donné la taille limitée de l’échantillon (échantillon représentatif de 2052 individus âgés de 15 à 75 ans). Pour confirmer le recul du tabagisme en France, il faudra attendre le prochain baromètre de l’Inpes, qui a enquêté auprès de 15000 personnes. Il sera publié en fin d’année. De plus, on manque encore de recul pour mieux cerner succès et échecs de cette méthode, ainsi que leurs causes.

En bref, rapporté à la population des 15-75 ans, ce sont 2,5 millions de personnes qui ont utilisé la e-cig le mois dernier (6%) dont 1,5 million tous les jours et 620 000 exclusivement (1,3%). Il y a un petit million de « vapofumeurs » qui vapotent et fument à la fois. Si on considère que la moitié des vapoteurs exclusifs resteront non-fumeurs et que le tabac tue un fumeur sur deux, c’est 150 000 ex-fumeurs qui ne mourront pas prématurément et gagneront 20 années de vie. Donc vapotons gaiement !