L’offensive de la gélatine

Publié le 24 mai 2014 par Zappeuse

Rien à faire face aux cnidaires : la famille des méduses fait invariablement penser à une gélatine envahissante (ce qu’elle est) et immangeable (ce qui se discute).
Bien qu’on ne dispose pas de statistiques sur une période suffisamment longue, le constat est sans appel : la méduse prolifère dans l’ensemble des océans de la planète. Cela est en partie lié au dérèglement climatique, mais aussi à la destruction des prédateurs des méduses, ceux-ci étant victimes de la surpêche (la consommation de poissons croit plus vite que la population mondiale).
Les manifestations de cette prolifération de méduses sont variées mais toutes désagréables : pour le baigneur qui craint à juste titre les piqûres urticantes voire mortelles, comme peuvent l’être celles de la cubuzoa. Mais aussi pour les pêcheurs, dont les filets sont alourdis d’une quantité invraisemblable de bestioles invendables, pour les éleveurs de poissons, dont les cages en pleine mer sont attaquées par lesdites méduses, et même pour les centrales nucléaires, les méduses s’emmêlant les tentacules dans les prises d’eau chargées de refroidir les centrales.
Que faire alors ? cesser la surpêche ? c’est une évidence, même s’il faudra du temps pour rétablir l’équilibre entre les méduses et leurs prédateurs. On peut aussi, mais encore faut-il en avoir l’envie, ou l’habitude, transformer la méduse en soupe : ça se fait en Chine, dans la mer de Bohai, où les poissons ont quasiment tous disparu. Il parait même qu’au Japon, on mange la méduse en brochette.

Source : Martine VALO, "Les attaques de méduses se multiplient partout dans le monde", Le Monde, 24 mai 2014 (lien réservé aux abonnés)