Les chercheurs de l’Université of Cambridge, du Wellcome Trust Sanger Institute, de l’Université de Londres estiment même à 9% la prévalence de la bactérie chez les chiens. Ici, ils cartographient la séquence d’ADN de 46 échantillons de SARM prélevés sur des chats et des chiens « britanniques » et les comparent à une série d’échantillons de SARM humains.
Leur étude de laboratoire a analysé des échantillons prélevés dans les plaies, la peau, des tissus mous infectés, de l’urine, du liquide céphalo-rachidien, des sécrétions nasales, le sang des animaux.
Cette analyse confirme la similitude des souches retrouvées chez l’Homme et chez l’animal. En particulier, les chercheurs constatent que la plupart des bactéries retrouvées dans les infections animales sont de la même famille (SARM-15), une souche documentée chez l’Homme dans les années 90.
La bactérie aurait été transmise par l’Homme au chien.
Enfin, globalement, l’analyse de l’ADN montre très peu de modifications génétiques entre les échantillons de bactéries provenant d’humains et d’animaux. Mais, l’ADN des SARM identifiés sur les animaux comporte des mutations favorisant la résistance à la clindamycine, un antibiotique largement utilisé en médecine vétérinaire.
Si de nombreux animaux peuvent porter le SARM, il reste rare qu’ils développent une infection active.
Cependant, l’étude soulève à nouveau la question de l’utilisation trop généralisée des antibiotiques, ici en médecine vétérinaire aussi, qui va favoriser la propagation du SARM chez l’Homme comme chez l’animal.
L’étude démontre ainsi que les humains et les animaux partagent la même souche de SARM, que les animaux de compagnie peuvent agir comme un réservoir pour les infections à SARM humains et vice versa. Il semble aussi que le SARM puisse se transmettre facilement dans les milieux hospitaliers vétérinaires.
Conclusion, la santé de l’animal et de son maître sont intimement liées ! Les règles de prescription d’antibiotiques doivent obéir à la même approche, circonstanciée. Si 9 % des chiens peuvent être porteurs de superbactéries, le risque de transmission reste faible. De bonnes pratiques d’hygiène –chez l’animal comme chez son maître- devrait fortement réduire tout risque d’infection!
Source:mBio May 13 2014 doi: 10.1128/mBio.00985-13A Shared Population of Epidemic Methicillin-Resistant Staphylococcus aureus 15 Circulates in Humans and Companion Animals (Visuel© tioperchas – Fotolia.com)