En ce printemps frais, j'ai eu le goût de préparer ce boeuf au carvi d'abord et avant tout pour utiliser un mauvais achat, soit de la bière sans alcool achetée par erreur. J'ai eu envie en premier lieu de préparer une carbonade flamande puis j'ai pensé au bon vieux carvi sauvage cueilli sur un terrain vague, sis entre deux maisons de ferme alors que nous habitions encore en campagne. En vérifiant dans le garde-manger, j'ai retrouvé le résultat de notre cueillette qui nous avait attirée les regards ahuris des voisins ou propriétaires du terrain où poussait abondamment ce carvi sauvage. Ces gens en furent si étonnés que l'année suivante, ils avaient rasé le terrain pour ne pas dire carrément saccagé toute verdure s'y propageant en repoussant du même coup tout canadien s'y aventurant. Malheureusement les québécois sont ainsi faits et plutôt xénophobes, il va sans dire.
Pour préparer un repas simple car j'avais peu de temps à y consacrer, j'ai choisi une recette de goulash hongroise, provenant de Saskatechewan, là où se sont retrouvés plusieurs Hongrois après l'émeute d'octobre 1956 en Hongrie. La recette est tirée du fameux livre «Recettes canadiennes de Laura Secord» que j'ai eu la chance d'acheter de seconde main.
Note: Mais si vous n'avez pas de carvi sauvage tout comme moi, ne vous empêchez pas de faire ce plat, vous en trouverez au supermarché ou dans toute bonne épicerie au rayon des épices.
2 livres de boeuf en cubes ou boeuf et veau, en quantités égales
Graisse chaude (moi, un mélange d'huile et de beurre)
5 à 6 c. à table de farine tout usage
2 c. à thé de sel
1 c. à thé chacun de paprika et de graines de carvi (sauvage ou non)
1 pincée de poivre
1 c. à table de sauce Worcestershire
1 oignon moyen, émincé (moi, 2 oignons émincés)
3 1/2 tasse d'eau (moi, bière Grolsch sans alcool)
1/2 tasse de crème sure commerciale
Dorer la viande en cubes dans le corps gras chaud.
Saupoudrer de farine et faire dorer légèrement.
Ajouter les autres ingrédients dans l'ordre en remuant bien après chaque addition.
Couvrir et mijoter 2 heures, ou jusqu'à ce que la viande soit tendre.
Brasser de temps à autre et ajouter un peu de liquide, au besoin.
Au moment de servir, ajouter en remuant la crème sure que j'ai omise cette fois-ci étant donné que j'ai choisi de servir accompagné de gnocchis aux patates, ce qui donne un plat assez bourratif.
Ma variante; environ 30 minutes avant la fin, ajouter 5 à 6 carottes nantaises, non pelées et coupées grossièrement.
Source: Recettes canadiennes de Laura Secord, McClelland and Stewart Ltd, Toronto, 1977.