Principes d'une manipulation de masse .

Publié le 24 mai 2014 par Michelsanto

Ce texte de Maxime Tandonnet . À conserver sur son bureau , à portée de clavier :

Sans prétention, sans illusion, j’essaye de comprendre où le monde médiatique dans lequel nous baignons quotidiennement, s’efforce de nous entraîner et ses méthodes. J’ ai plus particulièrement identifié une dizaine de principes de manipulation de masse:

  • L’idolâtrie: l’univers qu’on nous impose en particulier dans le champ politique mais au-delà, se limite au jeux des héros et anti-héros qui s’opposent, polémiquent, se toisent, s’affrontent, jouent, disparaissent, reviennent, tour à tour sublimés ou lynchés, adorés ou détestés, à l’image d’un feuilleton bas de gamme.
  • Le déni: les sujets qui fâchent, inquiètent ou font mal sont désormais passés sous silence ou réduits au strict minimum: le chômage de masse, l’exclusion des jeunes, le repli identitaire, la situation des banlieues, la violence d’une société en décomposition, etc.
  • Le manichéisme: tout est noir ou blanc, le débat européen opposant jusqu’à la caricature les aimables pro-européens aux sombres europhobes et populistes et toute tentative d’instiller un minimum de nuance, d’intelligence, de perspective dans le débat est vouée aux gémonies.
  • La sublimation du vide et du futile: l’univers médiatique donne une importance disproportionnée à l’accessoire, au secondaire, à l’image de la téléréalité ou de la compétition sportive.
  • L’hexagonisme: nonobstant la mondialisation honnie, accusée de tous les maux, le champ d’intérêt médiatique est essentiellement hexagonal ou local, et plus grand chose ne semble exister au-delà des frontières – dans un monde sans frontières -, l’information de proximité ayant envahi tout journal télévisé au détriment des grands événements planétaires évoqués à la va-vite.
  • La dictature de l’immédiat: le passé est aboli, on oublie tout au-delà de deux ou trois ans et on repart éternellement à zéro ce qui autorise les plus invraisemblables retours en grâce (exemple celui de DSK) ou les réhabilitations partisanes, dites "dédiabolisation", les plus ambiguës.
  • Le crétinisme: les pitres, farceurs, clowns ou pitbulls de l’audiovisuel se voient érigés en nouveaux maîtres penseurs de notre époque, écrivant des bouquins, assénant leurs leçons, alors que l’intelligence et la pensée paraissent sauf exception mis à l’écart du monde médiatique.
  • Le néo-moralisme: le vide médiatique n’est souvent que de surface, recelant une abondance de messages fondés la promotion d’un alter-morale, autour de l’individu roi, sa libre détermination et de la condamnation de l’autorité, de la contrainte et de la hiérarchie.
  • Le relativisme: la ligne de partage entre le permis et l’interdit, le banal et le tabou, est devenue mouvante, instable, évolutive, conditionnelle. Le monde médiatique s’accommode d’expressions que l’on pensait éternellement maudites depuis 1945 alors que sur d’autres sujets, touchant à cette alter-morale, le moindre écart donne lieu à une féroce mise à mort.
  • Le mépris: tout est permis, rien n’arrête le rouleau compresseur de la mauvaise foi manipulatrice. "Plus c’est gros, plus ça passe". Le monde médiatique vise à s’emparer des consciences, impose même de manière grossière ses choix politiques (à l’évidence, un duel Valls-Le Pen, qui permettra de maintenir le pouvoir socialiste).

Les seules limites à son emprise: l’intelligence, la culture, le bon sens critique … Lire un livre ( un vrai ) est aujourd'hui le premier acte de résistance !