Mitch ZoSo Duterck
Yes - 2014.05.21 - Ancienne Belgique, Bruxelles
A peine cinq jours après la venue de Steve Hackett, guitariste de Genesis, c'est un second géant de le musique progressive des années 70 qui nous gratifie d'une visite très attendue : Yes est de
retour en terre brabançonne. Le quintette britannique nous présente l'intégralité non pas d'un, ni même de deux mais bien de trois albums qui vont être joués dans leur intégralité et en séquence,
chose que le groupe n' avait jamais tentée avant cette tournée intitulée "Three Album Tour".
Le choix s'est donc arrêté sur un trio marquant dans la carrière du groupe "Close To The Edge" (1972), "Going For the One" (1977) et "The Yes Album" (1971) rien que çà, excusez du peu.
Etant donné la longueur prévue du concert, trois heures (en ce un break de vingt minutes compris) les portes s'ouvrent à 18h45 et c'est le rush, qui vers un fauteuil bien situé, qui vers le
devant de la scène, tandis que d'autres s'arrêtent déjà au bar qu'ils ne quittent qu'avec difficulté. Il faudra qu'on m'explique un jour pourquoi il y a des gens
assez cons pour payer un ticket de concert rien que pour rester debout au bar à boire de la bière plus chère qu'au pub du coin sans devoir s'acquitter d'un sésame donnant accès au bâtiment. Au
oui, c'est pour dire "J'y étais" l'air faussement détaché, un peu blasé, l'oeil hagard (Centrale toute proche, ou, du Nord pour ceux qui n'ont pas peur de marcher un peu).
A 19h30 précises, les lumières s'éteignent et tant pis pour ceux qui sont en retard, nous on est prêts. Projection du célèbre logo qui passe par tous les délires de couleurs sur un écran dominant
le fond supérieur de la scène, photos d'époque et couvertures de magazines dont un "Best" avec Chris Squire en couverture que je me souviens avoir acheté à l'époque (le magazine, pas l'homme).
"C'est pas l'homme qui prend le magazine, c'est le magazine qui prend l'homme, tatatouin!" comme aurait pu le chanter Renaud.
On entre dans le vif du sujet avec "Close to the Edge" et l'espace de quelques instants, je suis un peu désorienté, on dirait qu'une mise en place doit se faire au niveau du groupe mais ce sont
des pros et la mécanique parfaitement huilée comme un couple de lutteurs turcs se met en mouvement, j'ai eu peur. "And You And I" et "Siberian Khatru" complètent la trilogie de l'opus de 1972. Ca
joue juste (tu m'étonnes John, elle est bonne non?) les 5 membres sont des virtuoses on le savait mais c'est fait avec bon goût, savamment dosé, jamais pompeux. Aux claviers on retrouve ce bon
vieux Geoff Downes. "Qui c'est celui là?"me demanderez vous. Réponse, c'est l'ancien claviériste des Buggles, vous vous souvenez? "Video Killed The Radio Stars" mais aussi le fondateur du super
groupe Asia qui s'est fait connaître en son temps avec "Heat Of The Moment". L'homme a également oeuvré pour John Lennon, George Harrison ou
encore Joe Cocker, il y pire comme carte de visite.
Le nouveau chanteur depuis 2012, est un petit jeune né en 1971 et Américain de surcroit, qui répond au nom de Jon Davison (Glass Hammer, Sky Cries Mary).
C'est le seul chanteur qui peut à mon sens, chausser les bottes stratosphériques des notes tellement haut perchées de Jon Anderson sans avoir l'air de le singer. Ce gamin est extraordinaire, j'en
irais même jusqu'à préférer son timbre vocal sur certains titres, c'est vous dire.
"Going For The One" est somptueux, c'est probablement le premier morceau "commercial" de Yes dans le sens noble du terme. "Wonderous Stories" et "Awaken" nous laissent sur le cul (moi j'y étais
déjà, fauteuil oblige) et l'écran affiche qu'il est temps de faire une pause de vingt minutes, un chronomètre nous tient au courant du temps qui reste avant d'affronter "The Yes Album". Le temps
de s'étirer, d'échanger ses commentaires et impressions avec ses voisins et de se donner rendez-vous pour les prochains concerts il est déjà temps de se rasseoir.
"Yours is no Disgrace" nous rappelle quelle claque on a prise en 1971 lorsque l'album est paru. Mais voilà que Steve Howe s'assied seul sur le devant de la scène et s'empare d'une guitare
acoustique. Si il y avait encore des sceptiques, le morceau "Clap" tout en fingerpicking et en accords torturés nous rappelle pourquoi ce petit bonhomme aux allures de prof de philo timide est un
des plus redoutables guitaristes de la planète. C'est monstrueux de technique, de précision, de feeling et de beauté! On embarque ensuite pour un voyage sidéral avec "Starship Trooper" avant de
prendre un leçon de chant harmonisé à quatre voix sur "I've Seen All Good People". Direction "A Venture" et "Perpetual Change" lors duquel Chris Squire aura l'occasion de nous faire admirer sa
triple basse qui est en fait une double agrémentée d'une guitare en première position. Fin du concert et toute grosse ambiance, à la hauteur de la performance du groupe. Mais on ne va pas se
quitter comme ça hein? Non bien sûr, "Roundabout" sera la cerise sur le gâteau et si on me demande si je veux en reprendre une part, je vous répondrai invariablement... "YES"
Setlist :
01.Close To The Edge.
02.And You And I.
03.Siberian Khatru.
04.Going For the One.
05.Turn of the Century.
06.Parallels.
07.Wonderous Stories.
08.Awaken.
09.Yours Is No Disdrace.
10.Clap.
11.Starship Trooper.
12.I've Seen All Good People.
13.A Venture.
14.Perpetual Changes.
15.Roundabout.